Aujourd’hui, il existe environ 20 000 variétés de pommes grâce aux croisements dans les vergers cultivés ou sauvages permis par la méthode de reproduction de la pomme. Le pommier ne s’autoféconde pas, et a besoin d’autres pommiers à proximité ainsi que d’un auxiliaire pour se reproduire, tels que les insectes pollinisateurs. Chaque pépin possède une identité unique.
Comme de nombreux fruits et légumes, la pomme a une longue histoire de migration et d’interactions avec les autres espèces. Les paléobotanistes estiment que ses ancêtres ont migré de l’Amérique du Nord vers l’Asie entre la fin du Crétacé et le début de l’ère tertiaire (de 65 à 50 millions d’années). Elle ressemblait probablement à une aubépine, avec des fruits à peine plus grands que des pois.
Transportées entre autres par des oiseaux, c’est au cœur des montagnes célestes, les montagnes du Tian Shan au Kazakhstan, que l’ancêtre de tous les pommiers se serait développé grâce à des conditions optimales il y a 5,3 millions d’années : Malus sieversii.

Un paysage gustatif : les pommiers sauvages du Kazakhstan
Formant des forêts entières de pommiers sauvages, tous uniques, cet habitat savoureux a rapidement attiré l’ours brun (Ursus arctos). Friand de pomme, l’animal a sélectionné les fruits les plus gros, les plus parfumés, les plus sucrés pour son alimentation. L’ours rejetait ensuite les pépins par ses excréments, en permettant ainsi la germination ! En effet, le pépin d’une pomme ne peut pas germer s’il est encore dans le fruit en raison de certaines substances inhibitrices, fréquentes dans les fruits.
Les matières fécales des ours ont elles-mêmes été dispersées par des hordes de scarabées besogneux, ce qui aurait participé à leur propagation vers l’Europe. Les chevaux sauvages, dans une moindre mesure étant donné leur méfiance des bois profonds, ont également participe à sa migration. Le…
Auteur: Laurie Debove