Alors que le gouvernement et son budget sont toujours suspendus à un fil, Bernard Arnault, l’industriel du luxe, a lancé un pavé dans la mare en critiquant vertement la politique de Bayrou.
« Aux USA, les impôts vont descendre à 15 %, les ateliers sont subventionnés dans une série d’États […]. Ici on s’apprête à augmenter de 40 % les impôts des entreprises […]. Pour pousser à la délocalisation, c’est idéal ! », a-t-il déclaré.
La menace est à peine voilée : si le gouvernement s’obstine à lui faire payer plus d’impôts, l’homme aux 200 milliards, qui emploie 40 000 personnes en France, partira rejoindre le paradis capitaliste américain et son ami Trump.
Cette déclaration a été le coup d’envoi d’une véritable croisade patronale puisque tous les PDG du CAC 40 lui ont emboité le pas. Ces messieurs, qui ont versé 80 milliards de dividendes à leurs actionnaires en 2022, 97 milliards en 2023 et près de 100 milliards en 2024, crient au « matraquage fiscal » parce que le gouvernement veut que leurs entreprises payent une surtaxe exceptionnelle pour un total de 8 milliards en 2025 ! On pourrait en rire si ce n’était pas aussi choquant.
Depuis sept ans, Macron a considérablement baissé les impôts des entreprises et des plus riches. Ce faisant, il a creusé les déficits publics. Et maintenant que le gouvernement, coincé par l’ampleur de la dette, demande aux plus riches une minuscule contribution, il reçoit une volée de bois vert. Que les capitalistes sont ingrats vis-à-vis des politiciens qui les servent si bien !
Mais loin de se mettre en colère, Bayrou s’est confondu en excuses. Il a juré qu’il n’abandonnait pas la politique probusiness de Macron et que, dès l’année prochaine, si tant est qu’il soit encore là, il réformera pour bien servir ces messieurs. Leur fortune a doublé ou triplé ces dernières années, il ne faudrait tout de même pas qu’elle stagne !
Ces provocations…
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