« C'est pire que tout » : la grippe aviaire ravage les élevages

« C’est pire que tout. » Sylvie Colas est éleveuse de canards et porte-parole de la Confédération paysanne du Gers. Elle ne retient pas sa colère. La grippe aviaire avait déjà fait de la saison 2020-2021 une année noire. Près de 500 élevages touchés par la grippe – constituant autant de foyers possibles de transmissions -avaient été repérés, 3,5 millions de volailles avaient été abattues. Des records désormais largement dépassés. Le 10 mars, la France comptait plus de 600 élevages touchés.

Plus de 4 millions de volailles ont été abattues dans le sud-ouest du pays, et maintenant la région Pays-de-la-Loire voit l’épidémie flamber. En seulement une semaine, plus de 150 nouveaux foyers en élevage y ont été détectés. La Vendée est le département le plus touché avec « 187 foyers répartis sur plus de cent communes du département », nous informait le ministère de l’Agriculture vendredi 11 mars au matin. Il n’hésite plus à parler d’une situation « catastrophique ». Selon lui, encore 3 millions de volailles restent « à éliminer ». Autour de chaque foyer, tous les élevages dans un rayon de cinq kilomètres sont « dépeuplés ». Le ministère espère avoir assaini la zone d’ici fin avril. L’enjeu est stratégique : de nombreux couvoirs et élevages d’animaux reproducteurs sont implantés sur ce territoire. Sans eux, impossible d’approvisionner les autres élevages en poussins.

À l’entrée d’un élevage intensif dans les Landes. © Alain Pitton / Reporterre

Pourtant, tout avait été mis en place pour éviter cela. Des leçons avaient été tirées de l’année dernière. Fin septembre, le ministère avait publié deux arrêtés pour renforcer les mesures de prévention. Pour la première fois, tous les volatiles sans exception — canards, poules, dindes, oies, etc — devaient être rentrés dans les bâtiments à la première alerte. La mesure devait empêcher le contact entre la faune sauvage qui transporte le virus et les élevages. La biosécurité avait été renforcée : limitation des mouvements de personnels entre les élevages, nettoyage systématique des camions entrant et sortant, dépistage des canards avant un transport…

« Il y a eu un effort, le travail a été fait », estime Bernard Tauzia, président du Synalaf. Le syndicat représente les producteurs de volailles sous label (bio et Label Rouge). « Dans le sud-ouest où il y a beaucoup de plein air, toutes les volailles ont été mises à l’abri. Pour y arriver, les éleveurs avaient…

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Auteur: Marie Astier (Reporterre) Reporterre