C'est un fait : les femmes sont plus écolos que les hommes

Les femmes, plus écolos que les hommes ? Les études scientifiques se suivent, se ressemblent et confirment cette énième inégalité. À table, les hommes émettent en moyenne 41 % de gaz à effet de serre de plus que les femmes, d’après une étude britannique de 2021. La faute principalement à leurs assiettes trop garnies de steak et en charcuterie. À l’inverse, 70 % des végétariens sont… des végétariennes. Une différence qui pèse lourd sur la balance climatique, puisque l’élevage est responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale.

Les hommes sont également de mauvais élèves en matière de transport. Ils se déplacent plus et sur de plus longues distances que les femmes : 118 kilomètres par semaine, d’après le Forum Vies mobiles. Avec à la clé 16 % d’émissions de CO2 de plus, notamment en raison de leur usage plus prononcé des véhicules à quatre roues, a évalué une étude suédoise de 2021.

Globalement, la gent masculine est à la traîne dès lors qu’il s’agit d’adopter un mode de vie plus écolo. Le zéro déchet est une pratique majoritairement féminine, à en croire les salariés — ou plutôt les salariées — des associations de sensibilisation. « J’ai environ 95 % de femmes dans mes ateliers. La présence d’un homme est donc exceptionnelle », expliquait ainsi à Reporterre Joséphine Dabilly, animatrice d’Ateliers zéro déchet à Nantes.

Ceci, alors que les pratiques écolos du quotidien peuvent se révéler chronophages, répétitives voire pénibles. Les sociologues Michèle Lalanne et Nathalie Lapeyre ont évalué à 202 heures le travail domestique supplémentaire induit par l’utilisation de couches lavables pour un enfant de sa naissance à ses 3 ans — un surcroît de tâches largement supporté par les femmes.

Les femmes préservent davantage les ressources

Cette attention accrue que les femmes portent à l’environnement se retrouve bien au-delà du foyer. Les cheffes d’exploitation sont proportionnellement plus nombreuses à se tourner vers l’agriculture biologique — 13 % de plus que dans les non bio — et les circuits courts et la vente directe, observait Oxfam dans un rapport de 2023. Dès 2014, une étude de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) rapportait que si l’on confiait la gestion d’une parcelle à une femme, elle privilégiait des semences variées afin d’assurer une alimentation locale et saine à sa communauté, là où un homme misait plutôt sur des cultures de rente pour accroître ses revenus.

Même schéma pour l’exploitation des ressources naturelles. Quand, en 2022, deux chercheuses rennaises en économie comportementale et expérimentale ont proposé à…

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Auteur: Émilie Massemin Reporterre