« C'est une industrie criminelle ! » Extinction Rebellion s'en prend au pétrolier Total

Luttes

Lyon, reportage

La chorégraphie était établie, les rôles connus. S’introduire rapidement sur le site de Total Énergies du port Édouard-Herriot, à Lyon. Bloquer les flux de camions pour perturber l’activité économique du mastodonte des hydrocarbures. Proposer des conférences pour toucher les esprits. Pour l’acte trois de leur campagne « le dernier baril », les militants d’Extinction Rebellion (XR) se sont de nouveau invités sur les infrastructures de la major pétrolière Total pour en dénoncer les rouages écocidaires. Mais rien ne s’est déroulé comme prévu. Dès 5 heures du matin, l’élan des militants a été enrayé par la police présente sur le port de Lyon. Bilan : si plusieurs dizaines de militants sont parvenus à entrer sur le site, vingt ont fini en garde à vue au commissariat de Villeurbanne.

Cette action s’inscrivait dans une série. Le premier acte, le 23 octobre, ciblait les banques liées à Total (BNP Paribas par exemple) et les institutions que le groupe sponsorise (l’Opéra de Lyon en est une). Pour le deuxième, le 20 novembre, les militants ont restreint l’accès aux cuves et aux pompes de ses stations-service. Pour le bouquet final, vendredi 17 décembre, entre 200 et 300 militants de toute la France s’étaient donc réunis à Lyon pour investir les entrepôts pétroliers du port Édouard-Herriot.

Leurs revendications ? « L’arrêt immédiat des investissements dans les énergies fossiles ainsi que l’arrêt total de l’exploitation de nouvelles sources d’énergies fossiles, explique Jinko, une militante lyonnaise. Total est une industrie criminelle, qui ne respecte ni le vivant ni l’humanité. Ils connaissaient les effets de leurs activités sur le climat dès les années 1970, mais ils ont choisi de les dissimuler. »

Des militants ont réussi à bloquer temporairement le rond-point principal de la zone portuaire. Twitter d’Extinction Rebellion

Les membres de XR avaient prévus, une fois sur place, d’installer des tripodes dans lesquels certains se seraient perchés — difficile, alors, pour les forces de l’ordre de les déloger. Le groupe « graffiti » devait user de ses bombes pour élaborer des fresques collectives géantes. Le collectif Danse la rue était prêt à égayer le béton de ses chorégraphies, et une équipe de grimpeurs était prête à escalader un bâtiment pour y dérouler une banderole géante. Des conférences en plein air sensibiliseraient aux conséquences climatiques et humaines provoquées par les forages de Total en…

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Auteur: Moran Kerinec Reporterre