« Cette solidarité, elle compte » : ce que disent les « convois de la liberté »

Paris, reportage

« Tous les messages défaitistes ou négatifs seront bloqués. » Il est 9 h 10, samedi 12 février. Sur l’application talkie-walkie adoptée par les participants au « convoi de la liberté », les modérateurs, bien que débordés par l’avalanche de messages sur les différents canaux, donnent le la pour la journée. Nombreux ont passé la nuit dans leurs voitures, éparpillés aux quatre coins de Paris ou de sa banlieue. D’autres ont roulé toute la nuit. Un café serait le bienvenu, font savoir les premiers automobilistes à avoir rejoint les Champs-Élysées. « Ne vous impatientez pas, les convois arrivent », rassurent d’autres. Le point de rassemblement, encore incertain, semble se dessiner autour de trois grands axes : le périphérique, la place d’Italie, et enfin la plus belle avenue du monde. « Le monde entier nous regardera », avance un participant.

La manifestation a été interdite par la préfecture de police la veille. Dans son arrêté, pris pour « risques de troubles à l’ordre public », elle a donné des « consignes de fermeté » aux forces de l’ordre. 7 200 policiers et gendarmes sont déployés du vendredi au dimanche, afin d’éviter le blocage des routes. Les blindés de la gendarmerie sont prêts, tout comme les unités de la brigade de répression de l’action violente motorisée (Brav-M), créées en 2019 durant la crise des Gilets jaunes par le préfet Lallement, alors fraîchement nommé.

Un convoi arrive à monter l’avenue en direction de l’Arc de Triomphe, créant ainsi un embouteillage. © NnoMan Cadoret/Reporterre

Qu’importe : la route, ils l’ont pour certains prise depuis plusieurs jours. Sur les groupes de soutien créés sur les réseaux sociaux, nombreux se disent galvanisés par les gestes de solidarité qui leur ont été témoignés durant le parcours. Alors cette grande parade dans la capitale, dont le ciel s’est ce matin paré, comme un encouragement, d’un bleu éclatant, c’est dire s’ils l’attendent avec impatience.

Tout le long de l’avenue des Champs-Élysées, la police contrôle et verbalise les manifestants. © NnoMan Cadoret/Reporterre

Après Paris, ils prendront la route pour Bruxelles, d’où ils comptent faire valoir leurs revendications, rejoints par des convoyeurs venus de plusieurs autres pays européens. Si le mouvement s’oppose, comme celui des camionneurs canadiens dont il s’inspire, à la politique sanitaire du pays, son ralliement par de nombreux Gilets jaunes a élargi le spectre de son message,…

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Auteur: Reporterre