Cette start-up isole les maisons grâce aux chaussettes orphelines

Et si vos vieilles chaussettes continuaient de vous chauffer ? C’est l’idée originale et écolo de la start-up Isossette, lancée à l’été 2021 en Ardèche. « Chaque année, nous consommons 16 000 tonnes de chaussettes, qui se retrouvent rapidement dans nos poubelles, souvent parce qu’on en a perdu une pendant le lavage ou qu’elle s’est trouée, explique Tiffany Bas, cofondatrice de l’entreprise. Notre idée, c’est de récupérer ces millions d’orphelines pour isoler nos maisons. »

On connaissait déjà les panneaux isolants à base de vieux jeans ou les bonnets tricotés à partir d’orphelines, mais Isossette va plus loin, avec une idée simple : faire du circuit-court. « Quand un particulier veut rénover sa maison, nous l’aidons à organiser une grande collecte de chaussettes dans son entourage, précise Mme Bas. Ça permet de sensibiliser plein de gens aux déchets textiles et de limiter les émissions liées aux transports. »

Pour transformer nos bas en rouleaux d’isolants thermiques, Isossette travaille ensuite avec des filatures ou des centres de recyclage, toujours dans une logique de marché local. En Ardèche, la filature La Belle Hélaine espère produire plus de 100 000 mètres carrés par an de matériau recyclé. « Nous commençons par laver les chaussettes, rassure Christophe Collant, chef de production au sein de l’usine. Puis nous les trions, en fonction de leur matière : une chaussette 100 % pure laine est plus efficace qu’en bambou. » À l’arrivée, compter 15 euros par mètre carré.

Après quelques mois de rodage, et une « socquette party » pour récolter localement la précieuse matière première, Isossette a lancé son premier chantier ce vendredi 1er avril, en Haute-Loire. « Au début, j’étais sceptique, parce qu’une vieille chaussette, ça fait sale, explique Anne-Sophie Nippe, propriétaire de la maison à rénover. J’ai finalement été convaincue par la dimension très écolo… Et puis les enfants ont adoré collecter les paires orphelines de tous leurs copains ! »

Du côté du syndicat des professionnels de l’isolation, le Sympise, l’initiative fait sourire. « Je ne crois pas que les chaussettes orphelines puissent isoler tous les bâtiments de France et de Navarre », estime Jean-Michel Roche, porte-parole. Mais face à la pénurie d’isolants et à la demande croissante en matériaux écologiques, Isossette revendique d’être « une partie de la solution » : « On fait notre part, assure Tiffany Bas, on est une alternative parmi…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Lorène Lavocat (Reporterre) Reporterre