Ceux qui trahissent l’Affiche rouge

L’Affiche rouge, mille fois commentée et chantée à vous faire chavirer le cœur, s’est décolorée en rose délavé durant le discours d’Emmanuel Macron, discours petit bras, étiré en longueur, et dont l’anaphore « Est-ce ainsi que les hommes vivent » ne parvenait pas à masquer l’effarante inanité et l’insignifiance de sa plume attitrée. N’est pas Malraux qui veut, et le singer eût certes été un affront. Toutefois, cette phrase : « Entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi ; et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé » ne s’applique pas totalement à ceux de l’Affiche rouge.


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Dans sa lettre à Mélinée, Missak Manouchian écrit en effet ceci : « Je pardonne à tous ceux qui m’ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus », en sorte que ces derniers ne font pas partie de son terrible cortège. Le pardon est donc sélectif, excluant les traîtres, et à ce moment tout chavire, puisqu’on se demande si ne se sont pas engouffrés dans ce terrible cortège, là au Panthéon, non des traîtres mais des visages à double face, à double jeu.

Vivants, Manouchian et ses camarades eussent été exclus d’une telle cérémonie.

Car enfin, parmi les invités à cette commémoration, paradaient sans vergogne des agents doubles, partisans du droit du sang à l’exclusion du droit du sol, déjà en ligne de mire à Mayotte, et de la préférence nationale. Et pour point d’orgue, Marine Le Pen assène : « J’ai évidemment quelques liens familiaux avec la…

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Auteur: Rose-Marie Lagrave