Chaleur et humidité : leurs effets sur notre corps se font sentir plus tôt que prévu

Sous l’effet du changement climatique, les vagues de chaleur gagnent en puissance – elles durent plus longtemps, deviennent plus fréquentes et, surtout, leurs températures atteignent des niveaux de plus en plus élevés. Une question est désormais sur toutes les lèvres : « À partir de quand la chaleur nous empêchera-t-elle de mener à bien des activités quotidiennes considérées comme normales à l’heure actuelle, même si nous sommes jeunes et en bonne santé ? »

La réponse n’est pas seulement liée à la température affichée par le thermomètre. Elle dépend aussi de l’humidité ambiante. Nos résultats de recherches, publiés en 2022, montrent que la combinaison de ces deux facteurs peut devenir dangereuse plus rapidement que les scientifiques ne le supposaient auparavant.

Comme d’autres observateurs, les chercheurs s’inquiètent de plus en plus de l’augmentation de la fréquence de vagues de chaleur extrêmes associées à une forte humidité. Pour en rendre compte, on parle de « température humide » (ou « température du thermomètre mouillé »). Ainsi, lors des vagues de chaleur qui ont frappé l’Asie du Sud en mai et juin 2022, la température humide maximale enregistrée à Jacobabad, au Pakistan, était de 33,6 °C (degrés Celsius), soit 92,5 °F (degrés Fahrenheit), tandis qu’à Delhi ce niveau était dépassé. Les températures se rapprochaient alors de la limite supérieure théorique de l’adaptabilité humaine à la chaleur humide.

En effet, dans une étude publiée en 2010, des scientifiques avaient estimé qu’une température humide de 35 °C – équivalente à 95 °F à 100 % d’humidité, ou 115 °F à 50 % d’humidité – constituait la « limite supérieure de sécurité » : au-delà de cette frontière, le corps humain ne peut plus se refroidir grâce à l’évaporation de la transpiration présente à la surface de la peau, et ne peut donc plus assurer la stabilité de…

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Auteur: W. Larry Kenney, Professor of Physiology, Kinesiology and Human Performance, Penn State