Changements climatiques, questions de stratégie

À propos des livres d’Andreas Malm, Comment saboter un pipeline (La Fabrique, 2020) et de Daniel Tanuro, Trop tard pour être pessimiste (Textuel, 2020).

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Face aux changements climatiques, et plus généralement à l’accélération de la destruction des écosystèmes, l’écologie politique et les mouvements sociaux qui s’en réclament ont connu d’importants renouvellements ces dernières années, symbolisés par les immenses marches pour le climat, l’émergence de figures internationales, dont la plus charismatique demeure Greta Thunberg, ainsi que par une multitude d’écrits, de velléités théoriques, voire d’un nouveau vocabulaire, à l’instar de la « collapsologie ». De nombreux débats traversent cette floraison écologiste ; néanmoins, c’est souvent en creux que s’expriment des débats stratégiques, les mouvements écologistes étant relativement peu prolixes à ce sujet, hormis ceux qui, proches des partis verts, voient essentiellement dans la participation aux institutions et aux joutes électorales la seule voie crédible pour le changement.

De cette relative discrétion des questions stratégiques, qui n’est par ailleurs pas l’apanage des seuls mouvements écologistes, il ne faudrait pas déduire qu’aucune proposition ni aucun discours stratégique n’a émergé ces dernières années. Ne serait-ce que, dans le cas français, la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes a donné lieu à un renouveau des questionnements stratégiques et le devenir de la ZAD est, de ce point de vue, un enjeu important.

L’intérêt de deux livres parus récemment est de remettre sur l’ouvrage les questions stratégiques qui traversent les mouvements écologistes et en particulier les mouvements pour le climat. Ils ont en outre comme point commun de se réclamer d’un marxisme écologiste, ou d’un écosocialisme plus ou…

Auteur : redaction
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