Chape de plomb et flux vitaux, c'est l'Italie d'aujourd'hui

Voilà deux mille ans que le laboratoire italien produit des techniques de domination : de la création d’un Empire d’ingénieurs unificateurs de multitudes multi-ethniques qui dura cinq siècles et fonda l’Occident, jusqu’à l’arrivée des téléphones mobiles avec deux ou trois ans d’avance en Europe, en passant par les Cités Etat à l’origine du premier capitalisme, jusqu’à l’invention du fascisme.

On pourrait citer aussi la stratégie de la tension des années 70, qui préfigurait l’instrumentalisation du terrorisme et l’état d’exception permanent à l’échelle mondiale et plus près de nous encore, avec Berlusconi, cette trouvaille appelée à un si grand avenir du populisme des ploutocrates et de sa fausse contestation justicialiste par la post-gauche. Dans la continuité de ces évolutions, ce qu’on appelle « l’offensive illibérale de Georgio Melloni », adoubée par Elon Musk, opère autant par les écrans que par les décrets. Ainsi, mise en cause par le pouvoir judiciaire pour voir exfiltré un bourreau libyen recherché par la Cour pénale internationale, Meloni réplique-t-elle par une vidéo en ligne suivie d’une intervention-surprise dans une émission de télé. Façon de rester à l’avant-garde de ce mouvement planétaire de fusion du monde numérique avec des exécutifs étatiques toujours plus répressifs. Tandis que des militants pacifistes ont été condamnés à des peines de prison très lourdes en Grande Bretagne (conformément à une législation défendue par la gauche comme par la droite) pour une réunion en visio organisant un blocage d’autoroute, que les déportations télévisées et tweetées de migrants ont commencé aux Etats-Unis et qu’en Algérie des dizaines de gens partent en prison pour un hashtag, le « paquet sécurité » de Meloni, voté en septembre a d’abord été imposé par des décennies d’identification par les réseaux sociaux et les télés…

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Auteur: dev