Chasse traditionnelle : l'État à nouveau condamné

Et de quatre. Le Conseil d’État a annulé, pour la quatrième année consécutive, les arrêtés ministériels autorisant les chasses dites « traditionnelles » – des « pratiques moyenâgeuses » de piégeage d’oiseaux sauvages, selon la Ligue pour la protection des oiseaux.

L’an dernier, la ministre de l’Écologie, Barbara Pompili avait en effet autorisé la chasse à l’aide de filets et de cages – appelées matoles, tenderies ou encore pantes dans le jargon des chasseurs – de certains oiseaux, dans plusieurs départements. Alouettes des champs, grives, vanneaux huppés ou pluviers pouvaient ainsi être piégés et tués.

Dans quatre décisions rendues le 23 novembre, la plus haute juridiction administrative a jugé ces autorisations illégales, car contraires à la directive Oiseaux, qui interdit les techniques de capture massive sans distinction des espèces.

« S’acharner sur des espèces en déclin n’est pas digne »

Pour le Conseil d’État, arguer d’un mode de chasse traditionnel ne justifie pas d’autoriser le maintien de ces méthodes de capture interdites par le droit européen. L’État est condamné à verser 12 000 euros à la LPO et One Voice.

De nouveaux arrêtés autorisant ces chasses pour la saison 2022 – 2023 ont été pris début octobre, alors que le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, s’était engagé à attendre la décision finale du Conseil d’État pour prendre sa décision. Les arrêtés ont été suspendus en urgence, fin octobre.

« S’acharner sur des espèces en déclin comme l’alouette des champs ou le vanneau huppé n’est pas digne d’un pays qui ambitionne d’être un modèle de protection de la biodiversité au niveau mondial », a déclaré dans un communiqué, Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO, qui milite pour l’abolition définitive de ces piégeages traditionnels.

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Auteur: Reporterre