Chasser ou préserver ? La bataille autour du blaireau

Ce reportage s’inscrit dans notre série La balade du naturaliste : une randonnée à la découverte d’une espèce ou d’un milieu exceptionnel, en compagnie d’une ou d’un passionné.

Forêt domaniale de Rambouillet (Yvelines), reportage

En cette après-midi ensoleillée aux températures bien au-dessus de la normale de saison, Aymeric Benoit, 35 ans, furète dans son « oasis » en compagnie de sa chienne, Windy : la forêt domaniale de Rambouillet (Yvelines). Seul le passage de quelques avions trouble la quiétude du sous-bois. Au milieu des fougères, les deux compères repèrent un trou de terrier devant lequel la terre a été déblayée par un mystérieux habitant. « Les pattes sont plus larges que celles du renard, on peut voir encore la présence de traces de griffes. C’est une blaireautière », explique le président du Centre d’étude de Rambouillet et de sa forêt (Cerf78), également fondateur de l’association pour la sauvegarde de la biodiversité Naturabios et membre de l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas). L’occupant de cette tanière a la tête noire et blanche et le museau allongé : c’est le blaireau européen. « Meles meles est le plus grand représentant de la famille des mustélidés en France — 12 kilogrammes en moyenne », précise un rapport de l’Aspas sur le mammifère.

Aymeric Benoit, président du Centre d’étude de Rambouillet et de sa forêt. © Clémence Michels/Reporterre

« Après avoir creusé leurs blaireautières sur des terrains penchés en lisière ou au cœur de la forêt, ils font régulièrement le tour de leur territoire en passant toujours par les mêmes chemins, explique le naturaliste. Quand tu entres dans la forêt, tu entres aussi chez eux, il faut donc savoir respecter leur habitat. » Notamment les petits sentiers, les « coulées », qui relient les terriers de ces mammifères.

Vers 18 heures, près des blaireautières, une ombre jaillit et s’efface en quelques secondes dans les fourrés. Presque invisibles, les blaireaux sont des animaux nocturnes, « sauf lorsqu’ils sont petits, car ils sortent parfois en fin de journée pour jouer », précise Aymeric Benoit. Il précise que cet omnivore se nourrit en fonction des saisons « de glands, de baies, de restes d’animaux morts, ou encore de petits animaux trouvés dans d’autres terriers, comme les campagnols. » Pour faire ses besoins, il forme des sortes de « petits pots ». « Il est très propre et ordonné », s’exclame Aymeric Benoit. « Hormis le loup et…

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Auteur: Reporterre