Chassés du centre-ville, harcelés en périphérie : le calvaire des exilés de Calais

Il est 19 heures, quai Paul Dévot, non loin du centre-ville de Calais. Une camionnette blanche se gare derrière un entrepôt, tandis qu’une pluie battante vient tremper les quelques exilés qui l’attendent. Au loin, on aperçoit ces immenses ferries qui font l’aller-retour entre la France et l’Angleterre. Pour les exilés, nombreux à rêver de passer de l’autre côté de la Manche, la traversée dans l’un de ces navires confortables n’est même pas une option. Il faudra se cacher a l’arrière d’un camion, ou y aller en bateau de fortune, au risque d’y laisser sa vie.

Maya Konforti, de l’Auberge des Migrants, ouvre les portes de la camionnette, accompagnée par des bénévoles du Refugee Community Kitchen. Ils sont là pour la distribution quotidienne du soir. Mais l’endroit n’a pas été choisi au hasard. Il est situé à quelques mètres de la zone interdite par l’arrêté préfectoral : la distribution est donc légale.

« Parfois, la police vient et nous dit de partir, qu’on n’a rien à faire là. On doit sans cesse négocier, leur montrer avec des cartes qu’on n’est pas dans le périmètre de l’arrêté », explique Maya Konforti. Le mardi 15 septembre, au même endroit, la police n’a rien voulu savoir et a fait partir le camion de l’association, qui n’a pas pu distribuer de repas, alors qu’il ne se trouvait pas dans la zone d’interdiction circonscrite par l’arrêté.


Le camion de l’Auberge des migrants, quai Paul Dévot, lors d’une distribution de nourriture. Crédits : Simon Mauvieux – Le Média.

Les exilés arrivent au compte-goutte, sous une pluie froide, pendant une heure et demie. Parmi eux, Ahmed*, un Soudanais qui vit dans le centre-ville. Il vient ici tous les soirs récupérer un repas chaud et…

Auteur : Le Média
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