« Chauffeur de salle dans chambre froide »

Nonstop est apparu comme une fulgurance en 2005 avec Road movie en béquilles, puis il est reparti aussi sec après avoir largué J’ai rien compris mais je suis d’accord en 2009. Deux classiques remplis de traits d’esprit, de visions hallucinatoires et de slogans absurdes, qui rappellent le meilleur de ce qu’on a pu voir écrit sur les murs ces dernières années dans les temps de révolte. Seul à bord de cette machine musicale délirante, Frédo Roman est sans doute l’un des meilleurs portraitistes de l’époque, qu’il décrit avec l’agressivité et la folie requises, sans oublier ce qu’il faut d’humour et de poésie pour ajouter un peu d’agrément au cauchemar.

Ses textes et sa musique manquaient à beaucoup de monde, et c’est donc avec une joie non dissimulée que nous accueillons la nouvelle surprenante d’un troisième disque, Zyklon Bio, concocté pendant le confinement, sorti en novembre 2021. Allergique aux interviews, Frédo a pourtant eu la gentillesse de bien vouloir faire grâce à lundimatin des quelques réponses suivantes. L’interview a été reproduite sur l’excellent site d’archives musicales Guts of Darkness, où l’on trouvera aussi une chronique de Zyklon Bio.

Comment présenterais-tu Nonstop ?En gros c’est une réaction face à l’absurdité de notre époque, la connerie humaine, la mienne en premier. Un état des lieux composé d’accumulations d’images absurdes, violentes et parfois drôles, enfin j’espère… Une espèce de puzzle mental qui essaie de traduire la folie omniprésente de notre siècle sans pour autant tomber dans le désespoir, le pseudo-militantisme ou la démagogie… Un peu comme un coach en développement personnel qui t’apprend à garder le sens de l’humour jusqu’au jour de ton suicide.

Le mieux, c’est d’écouter la trilogie :

Road movie en béquilles :

J’ai rien compris mais je suis d’accord :

Zyklon Bio  :


Pourquoi Nonstop s’est stoppé il y a 12 ans ?Après le deuxième album J’ai rien compris mais je suis d’accord, j’estimais avoir fait un peu le tour. Je n’avais pas envie de me répéter. Même quand j’avais des idées ça ne me procurait pas autant de plaisir qu’avant. Je ne faisais même plus l’effort de les noter. Je me sentais bien plus utile socialement dans mon métier de bibliothécaire, beaucoup plus que de continuer à prêcher des convertis.

Pourquoi avoir gardé le silence pendant…

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Auteur: lundimatin