Chez Roquette, du grain de maïs au bonbon gélifié, la saga de l'amidon

L’art de transformer un grain de maïs en parfait nounours gélifié a un nom: l’amidonnerie. Dans l’usine Roquette de Beinheim (Bas-Rhin), le grain jaune est transformé pour remplir de multiples usages, de la cuisine à la pharmacie en passant par les biocarburants.

Tout proche de la frontière allemande, le site industriel s’étend sur 90 hectares. Ses cheminées crachent de la vapeur d’eau, une odeur douçâtre au léger relent de caramel imprègne l’air.

Groupe familial discret, implanté dans le nord de la France depuis près d’un siècle, Roquette – 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 10.000 collaborateurs dans le monde – est le fleuron français de l’amidonnerie, un secteur clé de l’agro-industrie peu connu du grand public.

Pourtant, vante le directeur de l’usine de Beinheim, Cédric Julien, « on retrouve des produits Roquette dans plus de 85% des produits de la vie de tous les jours ».

« Votre dentifrice ne sèche pas parce qu’il contient de l’amidon ». Ce glucide complexe, extrait notamment du blé et du maïs, permet aussi d’alléger la quantité de sucre d’un yaourt tout en lui « conservant sa texture crémeuse ».

C’est grâce à lui que « le ketchup coule suffisamment lentement », que les bonbons gélifiés « prennent la parfaite forme de nounours ou de guitare de leur moule ».

On le trouve aussi dans les gants du chirurgien, les micro-capsules de vitamines, les crèmes de beauté et le carton: déjà les Egyptiens anciens l’utilisaient pour coller les fibres de papyrus, ancêtre de notre papier.

Tamis et centrifugeuse

Alors que l’agroalimentaire français perd des parts de marché, l’amidonnerie continue d’en gagner: le secteur affiche « une croissance de 4,8% » en 2022, maintenant la France en tête du podium européen, avec 30% de la production communautaire, devant l’Allemagne, selon l’union des syndicats du secteur (Usipa).

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