Chien, chat… Comment avoir un animal quand on est végane ?

« On peut estimer que le fait d’élever des animaux pour des raisons récréatives, d’avoir la possession de leur personne, de leur imposer notre compagnie pour notre seul plaisir, de les enfermer dans un espace restreint […] relève de l’exploitation animale. » Dans son livre Planète végane : penser, manger et agir autrement (éd. Marabout, 2017), la chercheuse en géographie Ophélie Véron est catégorique : on ne peut pas se dire végane et avoir chez soi un chat ou un chien. « Dans un contexte francophone, le véganisme désigne la pratique d’une personne ne consommant rien qui soit issu de l’exploitation animale », définit Claire Camblain, géographe et spécialiste du sujet. Pour le dire simplement, les véganes ne mangent pas de viande bien sûr ni de lait, d’œuf, de miel et ne portent pas de laine ou de cuir.

En effet, être le propriétaire ou le maître de son animal paraît loin de ces engagements éthiques : comment le nourrir, sinon avec des croquettes à la viande ? Est-il à son aise dans un appartement ? En étant attentifs à certaines règles, des véganes choisissent tout de même d’habiter avec des animaux. C’est le cas de Larisa Ficulle, doctorante italienne en littérature, végane depuis un an. « Pour moi, avoir des animaux de compagnie n’est pas contradictoire avec le véganisme. Je vis avec mon copain qui a plusieurs chats et ça ne me pose pas de problème. L’important est de toujours les adopter, ne jamais les acheter. » En devenant végane et antispéciste, elle a modifié sa manière de cohabiter avec ses chats : « Je ne suis pas leur maîtresse. J’essaie de trouver un équilibre entre leur libre arbitre et le fait qu’on habite ensemble. J’ai aussi pris conscience qu’il ne fallait pas que je les prenne dans mes bras quand ils ne le veulent pas, par exemple. »

Un tiers des foyers français ont un chien. © E.B/Reporterre

« On évite les punitions ou les humiliations »

La question que pose l’adoption d’un animal quand on est véganes est aussi celle de la déconstruction de nos réflexes de domination. Cela passe d’abord par le statut de ce compagnon au sein du foyer : « Nous souhaitons que ces animaux entrent dans le code de la famille comme c’est désormais le cas en Espagne », dit Amandine Sanvisens, cofondatrice de l’association de protection animale PAZ. Concrètement, cela implique par exemple qu’un juge devra prendre en compte ledit animal, considéré comme un « être doué de sensibilité » lors de la séparation d’un couple…

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Auteur: Reporterre