Chili : après deux ans de lutte une victoire plus que symbolique

Le combat continue

Après deux ans de situation insurrectionnelle, une page semble progressivement se tourner au Chili. Aussi il nous paraît important de tenter un décryptage à chaud, au-delà de l’aspect symbolique de cette victoire électorale, par les perspectives qui s’ouvrent dans ce pays du Sud Global, le plus riche d’Amérique latine. Rappelons que le Chili a été l’un des pays sur lesquels s’est expérimenté le néolibéralisme et l’impérialisme américain sous sa forme la plus brutale par la doctrine des Chicago Boys. Cette élection est probablement la date politique la plus importante depuis la fin de la dictature en 1990 et sûrement l’une des plus marquantes depuis l’assassinat de Salvador Allende et le putsh soutenu par la CIA de Septembre 1973.

Ancienne figure du mouvement étudiant, Gabriel Boric, 35 ans seulement, remporte l’élection présidentielle soutenu par une large coalition de gauche avec 56% des voix, contre le candidat d’extrême droite José Antonio Kast. La participation de 55% peut paraître faible, c’est pourtant la plus forte mobilisation aux urnes depuis la fin du vote obligatoire en 2012.

 

 

Portant un discours hostile au néolibéralisme et un programme au contenu social engagé dans la lutte contre les inégalités, Boric met en échec un homme d’affaires multimillionnaire, fils de SS, se réclamant ouvertement de l’ancienne dictature de Pinochet, dont la campagne a été faite uniquement sur le “rétablissement de l’ordre”, le maintien du régime, et évidemment la peur et la haine envers le communisme, les minorités ou les communautés LGBTQI+.

Mais cette victoire est aussi celle de l’esprit de la révolte qui porte des millions de Chiliens depuis plus de deux ans.

Retour en 2019 : de base, c’est la hausse du prix du ticket de métro à Santiago, capitale du pays qui aura été le détonateur d’un mouvement social explosif et hors du commun dans lequel se retrouvent mêlés un rejet massif des inégalités sociales amplifiées par la pandémie, la dénonciation de l’état calamiteux des services publics, de la corruption endémique, du sort des minorités ethniques du pays, de la lutte contre le patriarcat ou pour l’écologie. Impossible également de faire l’impasse sur la répression à l’encontre de ce mouvement et un présent perçu comme la continuité d’un passé mal digéré alors que Pinochet n’a jamais été jugé et que sa constitution restait en place dans un pays alors dirigé par un milliardaire de droite : Sebastian Piñera.

Le bilan de ce…

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Auteur: CerveauxNonDisponibles