Chloroquine et Didier Raoult : la mauvaise foi de Patrick Cohen

Le journalisme scientifique a été largement marginalisé dans le débat médiatique de ces derniers mois sur la chloroquine et son dérivé l’hydroxychloroquine (HCQ). Nous l’avons documenté dans les précédents articles de notre série estivale sur ce thème, les éditocrates n’ont pas manqué de prendre en main la controverse scientifico-médiatico-politique sur les plateaux télévisés. Tordant au passage des arguments ou critiques (parfois légitimes) en faveur ou en défaveur de la chloroquine, pour mieux faire valoir leurs certitudes (et détestations) du moment… Illustration avec un cas d’école : celui de Patrick Cohen.

Nous l’avons déjà dit : ce n’est pas le rôle d’Acrimed de prendre parti dans une controverse d’ordre scientifique. Seul nous importe son traitement médiatique. Critiquer Patrick Cohen, comme nous le faisons ici, ne revient pas à prendre la défense de Didier Raoult – qui dispose d’assez de tribunes pour le faire lui-même. Il ne s’agit donc pas d’établir qui a tort ou raison, mais de rendre compte de la manière dont les éditocrates – plus à l’aise dans les effets de manche (et de plateaux) que dans la discussion proprement scientifique – ont parasité le débat par la mauvaise foi ou le caractère mensonger de leur discours.

Les interventions de Patrick Cohen sont à ce titre exemplaires. Dans l’émission « C à vous » sur France 5, le chroniqueur s’en est pris à plusieurs reprises à Didier Raoult en lui reprochant tantôt de nier l’inefficacité de son protocole de traitement mis en place, tantôt… de dissimuler ni plus ni moins la toxicité de l’HCQ.

Sur la question de la preuve scientifique de l’efficacité de la molécule en particulier, Patrick Cohen a pilonné avec régularité. Le 25 mai, il vante « l’étude du Lancet, très robuste, sur près de 15 000 malades traités ». Puis se moquant de Didier Raoult qui qualifie l’étude de « foireuse », Patrick Cohen ajoute que « rien ne fera dévier Didier Raoult, je pense il est trop tard pour lui pour faire demi-tour. » Patatras : l’étude tant vantée s’est bel et bien avérée « foireuse » (et retirée de la publication). Plutôt que de « dévier », de faire une autocritique ou de se…

Auteur : Frédéric Lemaire, Mathias Reymond
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