Chloroquine : une saga médiatique

Certains lecteurs chercheront peut-être à trouver, dans cet article, des éléments sur le fond même de la polémique qui a entouré la recherche médicale sur l’utilisation de la chloroquine et de son dérivé l’hydroxychloroquine (HCQ par la suite) comme traitement de l’infection au Covid-19. Nous préférons d’emblée rappeler l’objet de notre association et de nos publications : l’analyse critique du fonctionnement du système médiatique. Il sera donc ici question du traitement par les médias des recherches sur la chloroquine et l’HCQ, qui s’est révélé aussi riche en rebondissements… que pauvre en informations. En particulier, avec quelques semaines de recul, il nous est possible de revenir sur ce qui a pu être qualifié, dans le feu de l’action, de tournant ou de bouleversement, pour juger avec une meilleure acuité de la pertinence de ces commentaires.

Les origines de la controverse

Le 19 février dernier, soit deux mois après le début de l’épidémie en Chine, et alors que celle-ci est en train de devenir mondiale, trois chercheurs chinois publient une lettre dans la revue médicale BioScience Trend. Dans cette lettre, titrée « le phosphate de chloroquine montre une efficacité apparente dans le traitement des pneumonies associées au Covid-19 », les auteurs préconisent que l’utilisation de ce traitement soit intégrée aux prochaines recommandations sanitaires publiées par les autorités chinoises, suite à diverses études qu’ils jugent probantes.

Ce courrier passe en dessous des radars médiatiques français. Ou presque : on n’en retrouve aucune mention dans les jours suivant sa publication, à l’exception d’un reportage de France 3 régions dans les locaux de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection à Marseille. On y apprend qu’une équipe de l’IHU, dirigée par le professeur Didier Raoult, a bien pris note de cette publication et prévoit, en cas de test positif, de mettre en œuvre un traitement à base de chloroquine.

Le 25 février, moins d’une semaine après…

Auteur : Frédéric Lemaire, Patrick Michel
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