À partir de la rentrée prochaine, les élèves de sixième et de cinquième devraient suivre leurs cours de maths et de français dans des groupes distincts de leur classe habituelle. Ainsi en a décidé Gabriel Attal, qui avait imaginé trier les élèves par niveau, reprenant là un point des programmes de l’extrême droite pour l’école. Sa réforme dite du « choc des savoirs » a fait l’objet d’un arrêté publié le 17 mars.
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S’il n’est plus explicitement question de regrouper les élèves par niveau, mais dans des « groupes […] constitués en fonction des besoins des élèves identifiés par les professeurs », le résultat serait le même. « Serait », car l’opposition des enseignants ne faiblit pas ; ils étaient encore en grève le 2 avril. Ce « choc des savoirs » se cogne aussi à des réalités de ressources humaines que le gouvernement ne semble pas avoir anticipé. La constitution de groupes nécessite un surcroît d’enseignants, or les difficultés à recruter, observées les années passées, et un budget très contraint en éloignent la perspective.
Alors, le ministère de l’Éducation improvise. Un jour, il supprime une heure d’enseignement général aux 86 000 élèves des sections d’enseignement général et professionnel adapté (Segpa) pour contribuer à financer les « groupes » auxquels ces élèves en grande difficulté ne participeront pas. Un autre, il envisage des détachements de professeurs d’écoles primaires, ce qui revient à déshabiller Pierre pour habiller Paul. Un autre encore, il veut faire appel à des enseignants retraités. L’amateurisme nous gouverne.
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Auteur: Politis