Alors que les cas de choléra se multiplient à Mayotte, Guillaume Constantin de Magny, chercheur en écologie de la santé à l’Institut de recherche pour le développement, explique à Reporterre les conditions de la propagation de cette maladie infectieuse. Et notamment pourquoi les événements extrêmes — qui se multiplient avec le changement climatique — amplifient les risques d’épidémie.
Reporterre — Le 1er mai, l’agence régionale de la santé de Mayotte enregistrait trente-sept cas de choléra dans le département de l’océan Indien. Quelle est la situation dans l’archipel ?
Guillaume Constantin de Magny — La contamination vient de migrants originaires des Comores, eux-mêmes malades, infectés par des bactéries vibrio choleræ qu’ils transportent avec eux. Leur très grande précarité économique et sanitaire favorise la propagation de la maladie. Le choléra est une maladie à transmission oro-fécale : la propagation se fait par la consommation d’eau souillée par des excréments contaminés et par celle d’aliments contaminés par des malades qui ne peuvent pas respecter les règles élémentaires d’hygiène comme se laver les mains.
Les camps de réfugiés sont donc des lieux très propices à la contagion et l’illégalité plonge les immigrés dans des conditions d’hygiène très mauvaises. Ensuite, il y a un effet dose-dépendant : plus il y a de bactéries larguées dans l’environnement, plus le risque de contamination augmente. Or, une personne dans un état immunitaire et nutritionnel critique sera plus infectée, donc porteuse de plus grandes quantités de bactéries ensuite relâchées par les fèces.
« Les mauvaises conditions sanitaires sont toujours en cause »
Les personnes fragiles, en particulier les enfants et les personnes âgées, sont aussi beaucoup plus vulnérables à la déshydratation liée aux diarrhées provoquées par la maladie, qui peut entraîner la mort dans les…
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Auteur: Magali Reinert