Chômeurs et bénéficiaires du RSA seront les premières victimes de Macron 2

 

C’est la première attaque franche contre des droits sociaux du second quinquennat. Avant toute réforme des retraites, difficile à faire accepter, le président de la République a annoncé hier, lors de son interview du 14 juillet, la préparation d’un texte de loi sur le travail. Selon ses dires, dans le but d’atteindre le plein emploi qu’il fixe à un taux de chômage de 5 % dans le pays.

Mais l’objectif à peine caché est en réalité de pousser les demandeurs d’emploi à prendre n’importe quel travail pour résoudre la crise de recrutement que rencontrent de nombreux secteurs d’activité. Plutôt que de faire pression sur les employeurs pour qu’ils augmentent significativement les salaires, alors que l’inflation devrait approcher les 7 % à l’automne, Emmanuel Macron préfère contraindre les demandeurs d’emploi et les bénéficiaires des minimas sociaux.

Ainsi, seront sur la table deux mesures explosives pour les plus fragiles. La première étant de moduler le montant des allocations chômage en fonction de la situation économique du pays. Et ainsi de faire exploser définitivement – après avoir supprimer les cotisations salariées en 2018 – la notion assurantielle du droit au chômage, en corrélation avec le fait d’avoir cotisé préalablement en travaillant. Le dernier étage de la fusée étant que l’allocation ne sera plus seulement liée au nombre d’heures, au salaire et à la période travaillée par le salarié, mais à l’état du marché du travail. Une révolution testée une première fois à l’occasion de la précédente réforme de l’assurance chômage il y a un an et demi. Et qui devrait être proposé officiellement par le gouvernement d’Élisabeth Borne dans le courant de l’été.

L’autre mesure explosive concerne les bénéficiaires du RSA. Pour eux, Emmanuel Macron confirme sa volonté d’un conditionnement de l’aide versée. Hier, pendant de son interview, il n’a pas repris textuellement sa proposition d’une obligation d’activité de 15 à 20 heures par semaine, mais a évoqué un accompagnement de l’État et un contrat par lequel les bénéficiaires devront s’engager pour continuer à recevoir 575 € par mois. Si le flou persiste sur ce qui sera précisément demandé aux bénéficiaires du RSA, comme sur les modalités de modulation des allocations chômage, la philosophie du projet présidentiel pourrait se résumer à France travaille et ferme ta gueule.

 

Photo : capture d’écran interview TF1

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Auteur: Stéphane Ortega