Christelle Morançais : une certaine vision de la détresse étudiante.

Nous sommes aujourd'hui le Jeudi 21 Octobre. Aujourd'hui sur le campus de l'université de Nantes à La Roche sur Yon, nous allons organiser notre troisième distribution alimentaire depuis la rentrée. Plus de 220 étudiant.e.s y sont inscrit.e.s. 

Nous sommes aujourd'hui le Jeudi 21 Octobre. Aujourd'hui la région Pays de la Loire, présidée par la très droitière Christelle Morançais, va se réunir pour étudier et faire voter une "prime au job" de 200 euros versée aux étudiant.e.s … qui travaillent. Parce qu'il s'agit de récompenser le travail. Et pas l'assistanat hein. Tu travailles pendant tes études ? Récompense. Tu ne travailles pas pendant tes études ? Bah t'es une feignasse. C'est la droite quoi.

Vous me connaissez, moi tout ce qui peut permettre de faciliter la vie des étudiant.e.s, ça me va. Le truc c'est que des étudiant.e.s qui travaillent en plus de leurs études, ça fait 15 ans que j'en ai tous les matins devant moi. Et quand je dis travaille, ça englobe : du travail fractionné, le soir et le week-end, du travail chez Leclerc, chez MacDo, de la garde d'enfant, du travail dans des grandes enseignes de bricolage … il y en a même, des étudiant.e.s qui cumulent plusieurs de ces emplois. Et il y en a qui sont quasiment à l'équivalent d'un mi-temps. En plus d'être étudiant.e.s. Dans des filières où être étudiant se conjugue pourtant à temps complet. Et c'est vrai que ces étudiant.e.s là, celles et ceux qui travaillent, même elles et eux ont du mal en fin de mois. C'est d'ailleurs pour cela, qu'ils et elles travaillent. Simplement pour avoir la capacité d'être étudiant.e : parce que leurs parents à qui ils ne parlent plus gagnent trop pour qu'ils soient boursiers, parce qu'après 2 ans de crise sanitaire pour pouvoir suivre des études ils sont dans l'obligation de se trouver un petit boulot, bref, pour plein de raisons. 

J'ignore si les deux enfants de Christelle Morançais ont travaillé durant leurs études, mais si Christelle Morançais lit ce billet je veux lui signaler une chose importante : jamais en 16 ans, je dis bien jamais, jamais je n'ai croisé d'étudiant.e qui se soit dit : "je ne conçois pas de commencer mes études sans avoir un travail à côté parce que ça me fait trop kiffer d'étudier et de travailler en même temps". Jamais. Je mets bien sûr de côté le cas de l'apprentissage où le travail s'articule avec le parcours d'étudiant.e et où il ne vient pas soit le polluer, soit tout simplement l'empêcher. Je mets également de côté les "jobs d'été" ou "de vacances" qui…

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Auteur: olivierertzscheid Olivier Ertzscheid