Christiane Taubira, 8e candidature de gauche

C’était au mois de septembre, sur le plateau de France Inter. Interrogée sur sa possible candidature à l’élection présidentielle, Christiane Taubira avait répondu sans détour : « Je ne peux pas venir contribuer à l’éparpillement. » Nous voilà quatre mois plus tard, et l’ancienne ministre de la Justice est pourtant en train d’ajouter de la confusion à la division actuelle.

Dimanche 30 janvier, elle est arrivée en tête de la Primaire populaire. Ce scrutin initié par des citoyens avait pour but de reprendre le contrôle de la politique et de rassembler la gauche désunie. Force est de constater que le but est manqué. Aux sept candidatures déjà déclarées à gauche vient donc s’ajouter celle de madame Taubira, désignée par 392 738 votants.

Les résultats de la Primaire populaire. Le vote s’est fait au jugement majoritaire. © Primaire populaire

Le mode de vote était celui du jugement majoritaire : les participants au scrutin n’ont pas plébiscité une seule personnalité, mais ont attribué des notes à tous les candidats. Christiane Taubira est celle qui a obtenu le plus de mentions « Très bien » (194 037), loin devant l’écologiste Yannick Jadot (84 700) et l’insoumis Jean-Luc Mélenchon (80 482). L’eurodéputé Pierre Larrouturou (Nouvelle Donne) est arrivé en quatrième position, suivi de la socialiste Anne Hidalgo, l’ex-élue rennaise Charlotte Marchandise et la militante Anna Agueb-Porterie.

« Pas de commentaires à faire »

Au QG de campagne de Christiane Taubira, l’humeur était à la fête. À l’annonce des résultats, ses partisans criaient et chantaient « L’union, dès ce soir ! ». La candidate s’est présentée sur scène quelques minutes plus tard, pour remercier les votants de la Primaire populaire et évoquer longuement des figures de la gauche, de Jean Jaurès à François Mitterrand, en passant par Aimé Césaire. « Nous devons trouver une clé, un chemin, un langage de façon à rassembler les gauches et leurs sensibilités, a-t-elle ajouté. Nous allons nous battre pour le faire. » Sans expliquer davantage comment elle comptait procéder.

Comment imaginer un rassemblement soudain, alors que les autres candidats à l’élection présidentielle répètent depuis des mois qu’ils ne comptent pas se retirer ? Anne Hidalgo, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon ont maintes fois dit qu’ils ne voulaient pas participer à la Primaire populaire, qu’ils ne reconnaîtraient pas les résultats du vote, et qu’ils ne croyaient pas à une union de façade….

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Auteur: Justine Guitton-Boussion (Reporterre) Reporterre