Chronique d'un massacre annoncé

Il s’appelle William M. Il a 69 ans. Il est blanc. Il était, selon la formule consacrée, connu de la justice, pour trois affaires, dont une attaque raciste.

En juin 2017, il avait été condamné à six ans de prison avec sursis pour « détention prohibée d’armes de catégories A, B et C ». C’est-à-dire, notamment, des armes à feu. En juin dernier, il avait aussi été condamné à douze mois d’emprisonnement pour des violences avec armes commises en 2016. (Il a fait appel.) Il était par surcroît soupçonné d’avoir attaqué un campement de migrants soudanais à coups de sabre, le 8 décembre 2021, dans le douzième arrondissement de la capitale. Il était sorti de prison il y a une dizaine de jours, au terme de sa détention provisoire.

Et ce 23 décembre, onze jours, donc, après avoir été remis en liberté, William M., armé d’un pistolet et de plusieurs chargeurs, a ouvert le feu sur le centre culturel kurde Ahmet-Kaya et sur deux commerces voisins, rue d’Enghien, à Paris – tuant trois personnes et en blessant plusieurs autres.

Cet individu violent, condamné pour détention d’armes à feu et soupçonné d’une attaque raciste, n’était pas considéré comme un dangereux activiste d’extrême droite par les services compétents.

Relevons, au passage, une curiosité : immédiatement après cet attentat, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, qui ne rate jamais une occasion d’afficher sa fermeté contre les migrants ou le « communautarisme », s’est empressé, rendu soudain à plus de tempérance, d’indiquer que William M. n’était « ni connu des services de renseignement », ni « fiché comme étant quelqu’un d’ultradroite ».

Pour bien saisir l’énormité de ces proférations, il faut d’abord se le répéter lentement, en détachant bien chaque mot : cet individu violent, condamné pour détention d’armes à feu et soupçonné d’une attaque raciste, n’était pas considéré comme un dangereux activiste d’extrême droite par les services compétents.

Puis bien sûr : il faut imaginer ce qu’aurait été la réaction de ces services et de leur ministre de tutelle, si l’attaque au sabre de 2021 avait été perpétrée par un musulman.

Il y a là un gigantesque fiasco policier – dont le ministre de l’Intérieur, toujours si prompt à vitupérer contre les petits délinquants « étrangers », devrait bien sûr être tenu pour responsable.

William M., lui, n’a pas de ces pudeurs : après avoir été appréhendé, il a très…

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Auteur: Blast info