Chaque semaine, une chronique rédigée par le collectif internationaliste franco-syrien Interstices-Fajawat, afin de mieux comprendre la situation complexe, mouvante et passionnante en Syrie suite à la chute de la dictature. Voici le troisième épisode, ce 10 janvier 2025.
Pour le premier jour de l’année 2025, le gouvernement de transition Syrien a effectué sa première sortie diplomatique à l’étranger pour rendre visite au gouvernement Saoudien, puis à ses voisins Qataris et Émiratis. HTS a ainsi envoyé un message clair et fort au monde entier, faisant de l’Arabie Saoudite et du Qatar, en plus de la Turquie, ses partenaires prioritaires dans la reconstruction du pays.
Les moyens nécessaires au relèvement de la Syrie sont en effet estimés à près de 400 milliards de dollars. Dès les jours suivants, l’Arabie Saoudite a envoyé plusieurs cargaisons d’aide humanitaire par avion à Damas, puis un convoi de 60 camions d’aide est entré par la frontière Jordanienne le 5 janvier, tandis que le Qatar et la Turquie ont envoyé deux «powerships» vers la côte Syrienne – des centrales électriques flottantes –pour fournir 800 MW d’électricité à la Syrie – une hausse de 50% des capacités. La Jordanie se dite prête à fournir elle-aussi de l’énergie à son voisin. Le manque d’électricité et son rationnement par le régime d’Assad était en effet l’un des problèmes majeurs de la société Syrienne.
Après avoir annoncé la reconnexion de la Syrie à l’économie de marché, il faut s’attendre à ce que le gouvernement de transition applique des mesures ultra-libérales visant à réduire au maximum les dépenses du nouvel État et favoriser l’investissement privé. C’est ce qui explique peut-être le licenciement sans préavis de centaines d’employés du secteur public hospitalier à Tartous et Alep, ainsi que d’une fabrique nationalisée de chaussures à Suwayda ces derniers jours, entraînant des…
Auteur: B