« Il est temps de se donner un projet pour qu’un jour la voûte du ciel ne s’écroule pas. Reste à voir comment soutenir tout l’azur. »Sante Notarnicola
Il y a une semaine, des banderoles sont apparues en divers coins de l’Italie, à Rome : « Salut, Bandit ! A Sante, révolutionnaire et poète » à Turin, « Salut Sante, Bandit [du quartier de] de Barriera », ailleurs encore : « Maître incommensurable, ton exemple nous guide encore aujourd’hui. A Sante : Bandit, communiste, poète, révolutionnaire ! ». Sante Notarnicola est mort un 22 mars, ce qui pour nous prend une résonance particulière mais lui, le 22 mars 1968, il était en prison depuis déjà un an et demi, pour avoir pris le parti de la révolte bien avant les étudiants nanterrois et avec une radicalité toute autre, et il allait y rester 28 ans, sans jamais cesser de prouver en écrit et en actes sa détermination révolutionnaire.
On trouvera ci-après, un texte figurant dans le recueil Bandits et brigands (l’Echappée) que j’avais écrit en utilisant largement les mots de Sante. Il est précédé d’extraits d’une lettre de Nicoletta Dosio, militante no-tav septuagénaire qui vient de faire trois mois de prison pour sa bataille contre le Lyon-Turin, à laquelle Sante a largement participé.
S.Q.
« A Sante
Pour nous, c’était Sante.
Sante Notarnicola, venu des enfers carcéraux, camarade qui avait fait de la prison un lieu de solidarité et de lutte et avait su faire entendre une voix de poésie et de dénonciation sociale à l’indicible injustice des prisons, a conclu voilà peu sa dernière bataille contre la pandémie.Sante était un de nous, parce qu’il aimait notre vallée d’hérétiques et de lutteurs, il en partageait la limpide, épuisante, irréductible cohérence.Comment ne pas se le rappeler à Bologne et dans la Vallée, toujours présent aux éditions de Una montagna di libri contro il TAV (…) ?Nous nous sommes rencontrés la dernière fois à Bologne, à l’occasion d’une assemblée organisée dans le centre social XM24 à la Caserma Sami occupée et menacée d’évacuation. J’y avais pariticipé avec Dana pour apporter la voix du mouvement No-Tav.Sante et Delia cette fois m’ont hébergée chez eux. Nous avons eu l’occasion de parler. (…) Nous avons parlé aussi de poésie, du fait qu’écrire était devenu pour lui arme puissante pour résister à l’abrutissement carcéral et donner une voix au besoin de libération, à la dignité piétinée.Ces paroles me revinrent à l’esprit et me tinrent compagnie dans cette cellule de [la prison de] Vallette, où, il…
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Auteur: lundimatin