Ciao, Chao ! La Chine en 100 notions… — André LACROIX

Chère Madame Chao Ye,

C’est à dessein que vous commencez Chine en cent notions par une évocation des jardins chinois qui sont « un lieu pour méditer, pour dialoguer (…) Sur le balcon de Versailles, écrivez-vous, l’espace vert s’offre d’un seul coup d’œil tandis qu’en Chine, c’est en y pénétrant petit à petit que l’on peut découvrir le jardin, secret » (p. 9). Une autre métaphore m’est venue à l’esprit, celle d’une peinture pointilliste dont chaque touche contribue à donner de la Chine une vision globale : vous utilisez les différentes rubriques Art, Culture, Économie, Politique, Histoire comme autant de tubes de couleurs pures. Le tableau qui en résulte est étonnamment vivant : ça va de la cuisine à l’architecture, en passant par la musique, le jeu de go, la poésie, les empereurs, la démographie, le Covid, le TGV, Hong Kong, etc., etc. Ce sont cent portes d’entrée de seulement une page ou deux, idéales pour approcher la Chine réelle. Rien que la carte de la p. 4, aux couleurs pastel est une invitation au voyage.

Impossible de résumer votre livre ; il faut tout lire. Ceux qui ont envie d’en savoir plus sur la Chine n’ont qu’à vous suivre pas à pas. Quant aux sinologues les plus avertis, ce sera l’occasion, sous des titres en caractères chinois, d’agréables rappels, sinon de l’une ou l’autre découverte.

Pour ma part, ce qui m’a surtout frappé, c’est l’évocation d’une très vieille civilisation se perpétuant aujourd’hui dans des manifestations culturelles contemporaines, généralement ignorées chez nous, comme, par exemple, l’antique Opéra de Kunshan réinterprété grâce au rock et au jazz (pp. 27-28). On connaît bien en Occident le pianiste chinois Lang Lang qui s’est produit avec de grands orchestres aux États-Unis et en Europe (pp. 85-86), mais qui a entendu parler du pionnier Li Shutong qui a introduit en Chine la peinture à l’huile, la partition à cinq lignes et le théâtre moderne (pp. 37-38) ou de la très populaire chorégraphe transgenre Jin Xing, créatrice de la première compagnie de danse indépendante en Chine (pp. 39-40) ? Sergio Leone, lui, comme vous le mentionnez p. 29, n’a pas manqué de rendre hommage à l’antique Théâtre d’Ombres chinois dans son film Il était une fois en Amérique… Merci, chère Madame, de nous faire découvrir, au détour d’un sentier, quelques aspects moins connus des arts de la Chine, de son art de vivre, une culture à la fois très antique et très actuelle.

Car la Chine − dont vous…

La suite est à lire sur: www.legrandsoir.info
Auteur: André LACROIX Le grand soir