« Alors que nous assistons impuissants à l’un des épisodes les plus violents de son histoire et afin de ne pas détourner nos regards de la tragédie qui continue de se dérouler à Gaza, il nous a semblé nécessaire de donner la parole à des cinéastes palestiniens à travers leurs films tournés ces cinq dernières années. » Ces mots sont dus aux responsables du Festival La Rochelle Cinéma (Fema), Sophie Mirouze et Arnaud Dumatin, dont la 53e édition consacre en effet une programmation à la Palestine (en collaboration avec Politis). Une initiative qui a un sens particulier au sein d’un festival exigeant, à forte teneur cinéphilique.
En effet, c’est, cette année, aux côtés de programmations vouées à Claude Chabrol, Edward Yang, Barbara Stanwyck, Pedro Almodóvar ou Christian Petzold, que l’on pourra découvrir un ensemble de films réunis sous la bannière « Du côté de la Palestine ». Autrement dit, si, comme il est écrit plus haut, le Fema répond à une forme d’urgente exigence historique due au génocide en cours, les films sélectionnés sont aussi montrés pour leurs qualités artistiques. Ce qui, au reste, devrait être toujours le cas. C’est en effet la meilleure manière de considérer ces cinéastes à égalité avec leurs consœurs et confrères d’autres nationalités.
Au programme, sept longs et deux courts métrages, dont Une orange de Jaffa de Mohammed Almughanni, qui réussit à concentrer, dans l’habitacle d’un taxi où se trouvent un jeune passager et le vieux chauffeur, des questions fondamentales, telles l’éparpillement géographique de la population palestinienne, l’humiliation au quotidien subie aux check-points, ou l’appropriation physique et culturelle de la Palestine (l’orange de Jaffa en étant le symbole) par les Israéliens.
Le second court métrage, Upshot, de Maha Haj, accompagnera le long métrage de la réalisatrice,…
Auteur: Christophe Kantcheff