Cinq ans après le Covid : infirmières et aides-soignantes toujours déconsidérées

Claire a découvert la profession d’infirmière en plein confinement. Réquisitionnée alors qu’elle n’était pas encore diplômée, elle a eu en plus à sa charge deux étudiantes de deuxième année. « J’ai clairement été livrée à moi-même », estime-t-elle à propos d’une crise sanitaire qu’elle n’est pas prête d’oublier. À l’instar de bon nombre de ses collègues. « Je pense que cette période a été un gros traumatisme pour beaucoup de soignantes », résume Stéphanie Crozat, présidente de la Fédération nationale des associations d’aides-soignants (Fnaas). 

« On était les infréquentables »

Stress démultiplié, manque de personnel comme de matériel approprié… à l’époque, les soignantes avancent « à l’aveugle » face à un virus inconnu. « On a eu des masques périmés, voire moisis. Puis à un moment donné, il y a eu une rupture de de blouses et de surblouses, donc des associations nous en fabriquaient », se remémore Stéphanie Crozat, également aide-soignante en médecine interne et néphrologie au centre hospitalier de Libourne, en Gironde.

Claire, infirmière

Claire a été mobilisée par l’hôpital pendant le confinement, avant même d’obtenir son diplôme. « Je ne me vois pas être encore infirmière à 40 ans, ne serait-ce que pour la charge mentale », dit-elle aujourd’hui.

Mathilde, qui était infirmière en Ehpad près de Lille, se rappelle avoir au début fait « avec les moyens du bord » : « Il y avait des jours où on n’avait pas de blouses, donc la seule solution était de mettre des sacs-poubelle. » À ce climat « très angoissant » s’ajoute un isolement pesant, qui contraste avec la reconnaissance sociale qui semble émerger. « Le soir on nous applaudissait, mais en réalité on nous rejetait jusqu’au sein de nos familles, parce qu’on risquait de ramener le virus à la maison », se souvient la présidente de la Fnaas….

La suite est à lire sur: basta.media
Auteur: Rozenn Le Carboulec