Certain·es se veulent citoyen·nes du monde, d’autres aspirent à devenir un jour citoyen·nes, quand celles et ceux qui ont lutté pour conquérir enfin cette qualité (les femmes notamment et les minorités) regardent perplexes comment et à quelle vitesse le champ d’exercice de leur citoyenneté se rétrécit comme peau de chagrin. Partisan·es ou détracteur·rices de la démocratie représentative, force est de constater que c’est la seule version qui nous reste, encore qu’elle soit sérieusement restreinte dans ses prérogatives.
Le président, bon prince, entend donner de la main droite ce qu’il a volé de la gauche.
Il n’est pas de jour sans que l’on ne soit délesté de cette petite parcelle de citoyenneté que nous exerçons par délégation. C’est encore trop : les voix qui portent l’écho des nôtres dans l’enceinte de l’Assemblée nationale battent certes la charge, mais doivent vite rendre gorge puisqu’on leur tire le tapis sous les pieds. Pas question de voter, trop risqué. À coups de 49.3 (on en compte désormais 23), l’exécutif et le président de la République contournent les obstacles et mettent un terme aux débats laissant en rade le peuple sans assemblée.
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Mais le président, bon prince, entend donner de la main droite ce qu’il a volé de la gauche. Soucieux de prendre le pouls de ses concitoyens, il multiplie les commissions ad hoc à chaque fois qu’il entend impulser une politique sectorielle : l’écologie, les politiques de mémoire, la fin de vie, la Ciivise, la commission sur la parentalité, la liste n’est pas close. Mais il n’y suffit pas, les cabinets de conseil (McKinsey, Capgemini, etc.), qui coûtent un…
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Auteur: Rose-Marie Lagrave