Citoyens manipulés ou incompétents, fanatisme vert : guérilla médiatique contre la Convention climat

L’offensive des industriels contre les propositions de la Convention climat s’est accompagnée d’une véritable guerre des mots pour décrédibiliser les « citoyens » à coups de tribunes, de comparaisons parfois indignes, et de faux experts sur les plateaux télévisés.

|Différentes stratégies ont été mises en œuvre contre les propositions de la convention citoyenne sur le climat. Nos quatre précédents volets à relire :
 Comment les lobbys industriels ont saboté les réformes voulues par les citoyens de la Convention climat
 Promesse d’un avion vert et défense de la liberté : la stratégie du secteur aérien pour contrer toute régulation
 Réseaux sociaux, manipulations, « astroturfing » : comment les lobbys industriels avancent masqués
 La mouvance libertarienne s’installe en France pour dénigrer toute transition écologique|

Est-ce le processus inédit de la Convention citoyenne pour le climat qui les a pris de court ? Une véritable inquiétude face à l’ambition des mesures proposées ? À l’ordinaire plus coutumiers des couloirs calfeutrés, les lobbys industriels n’ont pas hésité à investir le terrain médiatique pour sonner l’heure de la révolte. Un « backlash  » organisé à grands coups de tribunes enflammées, de déclarations apocalyptiques ou de clash sur Twitter, avec au diapason, une étrange coalition de petits soldats mêlant élus de droite, éditorialistes patentés et intellectuels conservateurs. L’invective y a régné à la hauteur de l’enjeu : aucun mot n’a semblé assez fort pour dénoncer l’hérésie des mesures proposées, autant que l’incurie des commanditaires.

Tour à tour, la Convention citoyenne s’est vue taxée de populisme, de déni de réalité ou même, plus original, d’être « sans rapport ou presque avec le climat ». Procès en incompétence, en illégitimité, en radicalité, en dogmatisme ou en fanatisme, tout y est passé, même les soupçons de complotisme – les citoyens n’ayant pas été « totalement choisis au hasard », au sein d’une assemblée par ailleurs « passablement manipulée ».

Les propositions de la Convention climat « transformeraient la France en Venezuela en deux mois »

La Convention citoyenne a donc été accusée de tous les maux : elle augmenterait la fracture sociale et territoriale, nuirait aux plus modestes, abolirait le droit de propriété ou affaiblirait nos institutions démocratiques. Sans oublier toutes ses tares économiques – la baisse de la compétitivité, la menace sur l’emploi ou…

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Auteur: Barnabé Binctin, Olivier Petitjean