Claire Hédon face à Sonia Mabrouk (Europe 1) : l'art de l'interrogatoire policier

« La proposition choc » de Claire Hédon. Evoquée en ces termes au 20h de France 2, l’intervention de la Défenseure des droits sur France Info (à lire en annexe) a d’abord et avant tout été un « choc » pour les principaux syndicats de police… En plus d’avoir suscité les réactions de plusieurs formations politiques de droite et d’extrême droite.

Un tollé suffisant pour que les médias s’agitent à leur tour, accompagnant pour certains comme il se doit ce qu’il est convenu d’appeler, dans ce petit milieu, une « polémique ». Intervenant qui plus est dans un agenda médiatique hystérisé – « islamo-gauchisme », emballement autour de l’affaire de Trappes, policiers pris à partie à Poissy, loi « Séparatisme ». Un agenda polarisé par les questions sécuritaires et les obsessions réactionnaires, dont l’organisation du long « débat » entre Gérald Darmanin et Marine Le Pen sur France 2 le 11 février a offert une sinistre illustration.

Dans un tel contexte, on ne pouvait attendre de l’intervieweuse en chef d’Europe 1, Sonia Mabrouk – experte ès sécurité intérieure et maintien de l’ordre – qu’elle fasse baisser la tension. On aurait pu attendre, en revanche, qu’elle permette a minima à la Défenseure des droits de développer les arguments à l’origine de sa proposition sur l’expérimentation temporaire de zones sans contrôle d’identité, et au-delà, d’informer sur son rôle en matière de lutte contre toutes les discriminations.

Raté. Ce 16 février, Sonia Mabrouk choisira plutôt de braquer ses « lunettes » sur un panel de « polémiques » dont les médias raffolent (burkini inclus !), tout en instruisant le procès en irresponsabilité de son invitée, sommée en outre de se repentir. On ne s’étonnera pas que la journaliste reprenne à son compte le bréviaire des principaux syndicats de police, elle qui déclarait ouvertement sa flamme aux dites « forces de l’ordre » lors de la venue d’Alain Minc dans sa matinale le 16 juin 2020 : « Les policiers sont les piliers de notre démocratie ».

Et le contrôle d’identité de Claire Hédon commence très fort :

Bienvenue à vous, et bonjour Claire Hédon. Est-ce qu’il faut désormais vous appeler la défenseure des zones de « non droit » ?

L’entrée en matière donne le ton, contraignant d’emblée Claire Hédon à montrer patte blanche… mais cela ne suffit pas à satisfaire l’intervieweuse :

Mais madame la défenseure des droits, est-ce que vous rétropédalez ce matin sous la…

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Auteur: Denis Perais Acrimed