Clémence Guetté : « Le projet de loi sur les énergies renouvelables manque de logique »

Clémence Guetté est députée — La France insoumise (LFI) — du Val-de-Marne. Elle a travaillé sur l’acceptabilité et les modalités de déploiement des énergies renouvelables en France. Elle est également à l’origine d’une proposition de loi sur la souveraineté des énergies renouvelables.


Reporterre — Vous avez été corapporteuse d’une « mission flash » sur l’acceptabilité des énergies renouvelables en France. Quel était son but, et quelles ont été ses conclusions, rendues le 9 novembre ?

Clémence Guetté — C’était un rapport commandé par la commission du Développement durable. Nous étions trois rapporteures (alors qu’il n’y en a que deux habituellement) : une députée du Rassemblement national [Mathilde Paris], une députée macroniste [Pascale Boyer] et moi-même pour la France insoumise. Je pense que la volonté du président de la commission (et donc du gouvernement), était de tâter le terrain sur les positionnements de chacun, sur l’acceptabilité des énergies renouvelables (ENR) et, in fine, sur nos positions vis-à-vis du texte examiné en ce moment.

Nous avons auditionné une trentaine d’acteurs très différents de la filière des ENR : des petites entreprises, des syndicats de salariés, de patrons, des associations de protection de la biodiversité, des collectifs d’opposants… Nous avons ensuite rendu un rapport avec des préconisations communes très succinctes. Pour moi, c’était quand même une victoire idéologique puisqu’elles actaient des positions défendues par la France insoumise depuis longtemps : la nécessité d’une planification, la nécessité d’une concertation, et le manque de moyens actuels.

Je me suis tout de même interrogée sur l’utilité de cette mission flash : nous avons travaillé alors qu’en réalité, le projet de loi du gouvernement sur l’accélération des énergies renouvelables était déjà écrit.



Ce projet de loi sur l’accélération de la production des énergies renouvelables va justement être examiné par les députés pendant deux semaines, à partir du 5 décembre. Que pensez-vous de ce texte ?

Le gouvernement reconnaît qu’on a pris du retard sur le développement des ENR en France, et que nous sommes les seuls à ne pas respecter nos objectifs parmi les pays européens. Il est d’accord pour dire que nous devons accélérer. C’est bien.

Mais il y a un problème de calendrier. Ce projet de loi arrive avant la loi de programmation quinquennale sur l’énergie et le climat (LPEC) de l’année prochaine, et…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Justine Guitton-Boussion Reporterre