Climat : après la plus grande catastrophe agricole due au gel depuis 1950, l’urgence de s’adapter

Derrière les images impressionnantes des vignes réchauffées par les flammes, c’est une catastrophe climatique sans précédent qui s’est abattue sur toute la France cette semaine pour les viticulteurs et arboriculteurs du pays, mais aussi de certaines grandes cultures comme celle de la betterave et du colza. Du Nord au Sud, rares sont les cultures à avoir échappé au froid glacial qui a provoqué d’immenses dégâts. Le phénomène est récurrent. Cela fait maintenant plusieurs années que les agriculteurs serrent les dents à la même époque. Cette année a été la pire. En cause : la crise climatique, qui frappe bien plus rapidement que ce que certains modèles avaient prédit. Alors que les agriculteurs constatent encore les dégâts et rassemblent leurs forces, il s’agit désormais pour nos sociétés d’apprendre à prévenir plutôt que guérir. Et vite.

Pour tous les viticulteurs et arboriculteurs de France, la catastrophe est sans précédent. Mises à part les Charentes qui ont été relativement épargnées, plus de 95% du pays a été touché.

Cet épisode climatique a été décrit par l’agro-météorologue Serge Zaka d’itk (une entreprise développant des solutions technologiques pour favoriser la sécurité alimentaire dans le monde) comme « la catastrophe agricole due au gel la plus importante depuis la révolution agricole ». Serge Zaka est l’auteur des cartes de prévisions météo qui ont lancé l’alerte.

« Cette analyse repose sur trois critères. D’abord l’étendue du phénomène. La dernière vague de froid de référence est celle de 1991, mais elle avait épargné le Languedoc et la Vallée du Rhône. Cette fois-ci, tout le pays est concerné. Ensuite, son intensité : on a battu 90 records de froids mensuel dans toute la France, dont la plupart comme la logique le veut se trouve regroupés autour de la Vallée du Rhône (épargnée en 1991, ndlr). Or, la Vallée du Rhône et le Languedoc sont des régions à forte tradition viticole et arboricole, d’où le troisième critère : le nombre d’espèces frappées par le gel cette année. » explique-t-il pour La Relève et La Peste

En effet, le réchauffement climatique moyen entraîne une accélération du développement des plantes à tous leurs stades. Cette année encore, il était précoce. Résultat : la plupart des arbres fruitiers étaient en fleurs et les vignes commençaient à bourgeonner lorsque le gel a frappé.

Un traumatisme pour les viticulteurs ayant leur domaine dans des régions…

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Auteur: Laurie Debove