Climat : « Bientôt, nos mobilisations feront basculer le système »

Nicolas Haeringer est activiste depuis le début des années 2000. Il est directeur des campagnes 350.org, une organisation non gouvernementale environnementale internationale. Fondée en 2007 aux États-Unis par le journaliste, auteur et militant écologiste Bill McKibben, elle œuvre à mettre un terme à l’ère des combustibles fossiles.


Reporterre — Comment avez-vous accueilli la parution du nouveau rapport du Giec, lundi 28 février, qui porte notamment sur les conséquences du changement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes ?

Nicolas Haeringer — Ce rapport est extrêmement important. Les scientifiques nous apportent la preuve irréfutable que le réchauffement, dont nous faisons l’expérience dans un monde à +1,2 °C, a déjà des conséquences désastreuses. Les +1,5 °C, qui sont au cœur de l’Accord de Paris, ne représentent pas un seuil de sécurité qui nous permettrait de conserver sur Terre des conditions de vie inchangées et harmonieuses. Le monde dans lequel nous vivons ne sera plus jamais le même. Il est trop tard, il faut arrêter de se raconter des histoires. Des points de non-retour ont été atteints en matière de risque climatique.

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C’est un constat terrible et douloureux. On peut en arriver à se dire que tout ce qu’on fait est vain. Mais le rapport nous permet de dépasser cet état d’abattement, puisqu’il montre aussi qu’on peut encore inverser significativement le cours des choses. Nous avons des marges de manœuvre pour peser, pour nous adapter aux effets du changement climatique. Pour que l’adaptation soit efficace, il y a un préalable : supprimer les émissions. Sinon, on n’y arrivera pas.

La feuille de route est assez claire pour les gouvernements, qui sont ceux qui commandent et approuvent ces rapports. Si la Russie, l’Arabie Saoudite, les États-Unis ou la France ne mettent pas en œuvre des politiques en phase avec la situation, nous sommes donc d’autant plus légitimes, en tant qu’activistes, à aller les chercher, les forcer à agir.



Justement, quatre mois après une COP26 où la communauté internationale a reconnu, timidement, la nécessité de sortir des énergies fossiles, où en est le front de la lutte contre le réchauffement climatique ?

Lors de la COP26, on pouvait en effet se dire qu’il y avait quelques soubresauts positifs sur les énergies fossiles, même s’ils intervenaient trente ans trop tard. Mais il persiste toujours un décalage entre les engagements…

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Auteur: Alexandre-Reza Kokabi (Reporterre) Reporterre