Les drapeaux tricolores du Panthéon flottent au vent. Sous les rayons du soleil brillent les colonnes du monument. Par terre, sur les pavés, ont été amassées plusieurs dizaines de pancartes : « L’écologie sans lutte des classes, c’est du jardinage », « La mer monte, notre colère aussi », « Tu es plus bonne sans carbone ». Accroupi au pied du tas, chacun choisit le slogan qui lui correspond… avec une certaine nostalgie du bon vieux temps.
Voilà un an et demi que la jeunesse ne s’était pas rassemblée pour crier sa colère. La dernière Marche pour le climat remontait à septembre 2019, avant même que le mot Covid-19 n’envahisse toutes nos discussions. Alors, forcément, à l’appel du mouvement Youth For Climate et d’une quarantaine d’autres organisations, étudiants, lycéens et jeunes travailleurs se sont mobilisés en nombre, ce vendredi 19 mars. Objectif : soulever le couvercle déposé sur les enjeux climatiques et environnementaux depuis le début de la pandémie, mais aussi dénoncer la détresse des jeunes plongés dans la précarité.
« On s’est bien foutu de notre gueule »
Au loin, sonnent les cloches d’une église. Il est 14 heures. En quelques minutes, la place alors déserte du Panthéon s’est remplie de plusieurs centaines de personnes. Au milieu de cette cohue, Aliocha, 17 ans, peine à dissimuler son agacement : « L’ensemble des mesures présentées dans la loi Climat était censé réduire d’au moins 40 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Mais le gouvernement a rejeté tellement de propositions de la Convention citoyenne que cet objectif ne pourra jamais être tenu. Notre avenir dépend en partie de ce texte, on ne peut pas tolérer qu’il soit composé de mesurettes. » Étudiant en première année de classe préparatoire, il était déjà là en 2019.
À côté de lui, Alice, 16 ans, pianote sur son téléphone portable. Lycéenne dans le Val-de-Marne, elle tente de convaincre ses camarades de sécher les cours de l’après-midi pour venir manifester. Elle aussi regrette le contenu de la proposition de loi Climat, adoptée dans la nuit de jeudi 18 mars à vendredi par la commission parlementaire : « Le seul but, c’est de dire : “On agit pour l’environnement.” C’est une vitrine qui doit permettre d’apaiser les tensions et de calmer la colère étudiante. Mais en réalité, il n’y a pas assez de mesures pour que ça change la donne. »
Perché sur un plot en béton, Noé Gauchard, militant de Youth for climate France, empoigne un…
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Auteur: Mathieu Génon Reporterre