Climat : Dernière rénovation a bloqué un pont près de Paris

Dernière rénovation a encore frappé : jeudi 1er décembre à 9 h, six militants en gilets orange ont bravé le froid pour bloquer la circulation de deux voies dans un sens, sur le pont d’Issy-les-Moulineaux (Haut-de-Seine), près du quai du Point du Jour. Trois hommes et trois femmes, assis sur le bitume, ont formé un barrage humain. Entre leurs mains, une banderole sur laquelle on pouvait lire l’inscription « Dernière rénovation », en lettres jaunes sur fond rouge.

« On fait ça pour obliger le gouvernement à trouver un plan pour la rénovation thermique des bâtiments d’ici 2040 », explique Esther, une des militantes qui participe à l’action. Selon les membres de Dernière rénovation, près de la moitié des dépenses d’énergie en France sont liées aux bâtiments, dont au moins cinq millions sont des « passoires thermiques » : c’est-à-dire qu’ils laissent passer le chaud en été et le froid en hiver. Le site du gouvernement indique en effet que « le secteur du bâtiment représente 44 % de l’énergie consommée en France, loin devant le secteur des transports ».

La rénovation thermique des bâtiments est donc cruciale pour lutter contre le réchauffement climatique. Dernière rénovation espère alerter le gouvernement sur la question en menant depuis avril 2022 une campagne d’actions de « résistance civile », comme les blocages de la circulation.

Insultes et coups de klaxon

Ces actions non violentes provoquent pourtant de fortes tensions avec les automobilistes, et ce jeudi matin n’a pas fait exception. Des coups de klaxons et des insultes ont fusé de tous les côtés. Seuls les deux-roues parvenaient à se faufiler en contournant le blocage par le trottoir ou le terre-plein central. Littéralement hors de lui, un automobiliste est sorti de son véhicule pour arracher la banderole des mains des activistes, appelant à les écraser, et à « les envoyer en Ukraine ». Malgré tout, les militants sont restés impassibles, suivant leur ligne de non-violence.

Les forces de police sont intervenues au bout de 20 minutes pour déloger les activistes. La police municipale de Boulogne-Billancourt, la police nationale et la BAC étaient présentes : environ une douzaine de policiers au total. Les militants et militantes ont été rapidement évacués. Aucun d’entre eux ne s’était « collé » à la chaussée, mais les policiers ont dû les déplacer de force en les saisissant à deux. Ils et elles ont été immédiatement envoyés en garde à vue. Sur le pont, la circulation…

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Auteur: Reporterre