Climat et biodiversité, deux menaces « inextricablement connectées »

La lutte contre le dérèglement climatique et celle contre l’effondrement de la biodiversité sont à mener de pair. Ces crises sont en effet « inextricablement connectées », assurent, univoques, les cinquante auteurs d’un rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) et du groupe d’experts international sur la biodiversité (IPBES) publié jeudi 10 juin. Jusqu’ici, ces organismes n’avaient jamais analysé ensemble les liens entre ces deux grandes crises.

Elles ont des « leviers communs », détaille à Reporterre Yunne Shin, chercheuse à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et coautrice du rapport. L’accroissement démographique, nos modes de production et de consommation, nos modèles économiques tournés vers la croissance… ont des conséquences sur l’une comme sur l’autre. De même, le réchauffement de la température moyenne menace la faune et la flore tandis que des espaces naturels préservés peuvent, dans une certaine mesure, atténuer le dérèglement du climat. D’où l’intérêt de mettre en place des actions favorables à la fois au climat et à la biodiversité. « On peut faire d’une pierre deux coups, frapper plus fort et plus loin à coups équivalents », résume Yunne Shin.

De nombreuses mesures permettraient ainsi de limiter l’effondrement de la biodiversité tout en atténuant le réchauffement climatique, selon les auteurs du rapport. Réduire la déforestation contribuerait à réduire les émissions de gaz à effet de serre en absorbant entre 0,4 et 5,8 gigatonnes d’équivalent carbone par an, tout en préservant des écosystèmes riches en biodiversité. Idem pour la transformation des systèmes agricoles : mettre en place des mesures de conservation des sols et réduire l’utilisation d’engrais bénéficierait à la fois aux espèces végétales et animales, et absorberait l’équivalent d’entre trois et six gigatonnes de dioxyde de carbone par an.

Mesure bénéfique à la biodiversité et à la lutte contre la crise climatique : la réduction de la déforestation. © Fairy Creek Blockade

« Beaucoup de pistes concernent la limitation des déchets alimentaires dans les pays développés, note Yunne Shin. En réduisant de moitié ces pertes, on pourrait gagner 10 % de terres agricoles. Ces terres pourraient ensuite être réservées à de multiples usages, que ce soit pour la restauration de la nature ou la production de bioénergies. » Réduire notre consommation de produits carnés, importants émetteurs de…

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Auteur: Hortense Chauvin Reporterre