« La désobéissance civile des scientifiques a le potentiel de surmonter la myriade de complexités et de confusion entourant la crise climatique », écrivent des climatologues dans un article publié le 30 août dans la revue scientifique Nature Climate Change. Les auteurs soulignent la portée insuffisante de la parole scientifique traditionnelle, et enjoignent leurs confrères et consœurs à prendre part à des actions directes non violentes, seule manière selon eux de transmettre leurs préoccupations avec efficacité.
Un appel à la désobéissance civile qui a des précédents
Dès 2019, la revue Nature Ecology and Evolution publiait une interview de deux scientifiques selon lesquels leur communauté avait « un devoir moral à rejoindre les mouvements populaires qui exigent une action politique ». En février 2020, près de 1 000 scientifiques appelaient dans une tribune, « tous les citoyens, y compris nos collègues scientifiques », « à participer aux actions de désobéissance civile menées par les mouvements écologistes », « à se mobiliser pour exiger des actes de la part de nos dirigeants politiques et pour changer le système dès aujourd’hui ».
En 2021, un article de la revue Frontiers soulignait que « celles et ceux qui connaissent et comprennent le mieux ces crises ont l’obligation morale de s’engager dans des actions de sensibilisation et d’activisme ». En mai 2022, la revue The Lancet Planetary Health appelait explicitement dans son éditorial les scientifiques à rejoindre les mouvements de désobéissance civile non violente : « Pour de nombreux scientifiques, il est désormais nécessaire de « se comporter comme s’il s’agissait d’une urgence » et d’exprimer ouvertement leurs craintes par une résistance civile non violente », écrit la rédaction.
Sit-in, blocages de banques et de multinationales…
Depuis début avril, des scientifiques d’une vingtaine de pays réunis au sein de Scientist Rebellion, inspiré par Extinction Rebellion, lancent des actions de désobéissance civile afin de souligner l’urgence à agir pour le climat. Le 9 avril, c’est au Muséum national d’histoire naturelle de Paris qu’ils se sont illustrés, organisant un sit-in au pied du squelette d’un mammouth. D’autres ont bloqué l’entrée d’un bâtiment de la banque JP Morgan Chase à Los Angeles aux États-Unis, en raison du financement de nouveaux projets liés aux énergies fossiles. Le 23 mai, c’est en Allemagne que des scientifiques ont bloqué l’entrée du siège de…
La suite est à lire sur: basta.media
Auteur: Rédaction