Collages, sabotages… En Russie, des citoyens se battent pour informer sur la guerre

Moscou (Russie), correspondance

Du noir, de la tête aux pieds. En signe de deuil pour les Ukrainiens, des personnes habillées en noir sont sorties dans la rue vendredi 18 mars, en silence, dans plus d’une centaine de villes de Russie. Dans leurs mains, des roses blanches, en référence au mouvement de résistance contre le régime nazi lancé par des étudiants allemands en 1942.

Cette campagne baptisée « Les femmes en noir » est menée par le mouvement Résistance féministe contre la guerre. Né le 25 février, au lendemain de l’invasion russe en Ukraine, l’objectif de ce mouvement est d’informer la population russe de la réalité de la guerre, présentée par les autorités comme une « opération militaire spéciale ».

« Au début, c’était un peu effrayant, il y avait des policiers en service à proximité, confie à Reporterre Dasha Serenko, une activiste féministe de longue date, de 28 ans, qui a participé à cette action en se rendant sur le boulevard Tsvetnoy à Moscou. Des passants nous demandaient ce qu’on faisait. Certaines personnes ont partagé avec nous des histoires sur leurs parents ou amis qui sont en Ukraine. Un homme nous a demandé où il pouvait trouver des informations alternatives sur la guerre, on lui a expliqué comment mettre en place un VPN », des serveurs privés virtuels permettant d’accéder aux sites censurés par les autorités.

Et d’ajouter : « Cela peut paraître dérisoire, mais ces informations peuvent changer la façon dont les citoyens russes perçoivent cette “opération spéciale” et le gouvernement qui l’a déclenchée, c’est pourquoi nos autorités en ont tellement peur. »

« Quand vous collez des affiches, faites-le dans l’obscurité »

Médias indépendants censurés, sites de réseaux sociaux bloqués, arsenal judiciaire renforcé contre les « fausses informations »… Alors que le pouvoir russe fait tout pour bâillonner les voix contraires à la propagande d’État, le mouvement russe…

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Auteur: Estelle Levresse Reporterre