Collège Stanislas : ce que contient l’enquête administrative sur l’établissement catholique

En février 2023, à la suite d’articles de presse relayant des soupçons d’homophobie, de sexisme et d’autoritarisme, l’ancien ministre de l’éducation nationale Pap Ndiaye avait chargé l’Inspection générale d’enquêter sur l’un des fleurons de l’enseignement catholique : Stanislas, situé dans le 6e arrondissement de Paris, régulièrement présenté comme le meilleur établissement de France par les classements des magazines.

L’affaire a vite pris un tournant plus politique. Car Stanislas est aussi devenu, pour une partie de la gauche, un emblème : le symbole d’un « séparatisme scolaire » dans lequel l’enseignement privé sous contrat siphonnerait les meilleurs élèves et séduirait les familles aisées, tout en échappant aux contraintes du public. À l’inverse, dans cette affaire sensible, certains catholiques ont vu une attaque du « caractère propre », c’est-à-dire les valeurs catholiques véhiculées par l’établissement catholique.

Finalement, le document, révélé par Mediapart le 16 janvier, relève une série de manquements et émet plusieurs recommandations. Pour autant, « il n’a pas été fait état de sanctions possibles dans nos échanges avec l’administration ou d’irrégularités graves, a réagi le diocèse de Paris. La mission a indiqué ne pas confirmer les accusations qui avaient motivé cette enquête. »

Des « dérives » constatées

Concrètement, que dit le document ? La mission a d’abord cherché à comprendre si l’établissement respectait le contrat d’association qui le lie à l’État. Celui-ci confère une marge de liberté aux établissements privés pour faire vivre leur caractère propre – c’est-à-dire religieux –, mais celui-ci n’est pas sans limites : les établissements sous contrat doivent respecter les valeurs de la République. Or, la mission établit certaines « dérives » . En rendant obligatoire la pastorale notamment, Stanislas a…

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Auteur: Emmanuelle Lucas