Colloque : Faut-il continuer la recherche scientifique ?

Pour célébrer les 50 ans de la célèbre conférence d’Alexandre Grothendieck intitulée « Allons-nous continuer la recherche scientifique ? » Voir ici), un colloque de 3 jours est organisé à Grenoble, qui tentera de repartir de l’intuition du mathématicien : comment tirer le frein d’urgence avant que toute la machine s’écrase dans le mur ? Nous en reproduisons ici la présentation et le programme.

Faut-il continuer la recherche scientifique ? La question peut paraître incongrue dans un monde où le recours à la science est systématique pour justifier les décisions politiques prises ou pour espérer trouver des solutions rapides et efficaces aux différents maux dont souffre notre société (dérèglement climatique, pollution, pandémies, cancers, perte de biodiversité…).

Pourtant après plus de 2 ans de guerre au SARS-CoV2 et à l’effort (de guerre) des scientifiques dans cette bataille, on ne peut que constater le haut niveau de méfiance des populations envers la science – le plus haut depuis Tchernobyl. Quant aux chercheurs eux-mêmes, sous leur vernis de chiffres, ils sont souvent perplexes et indécis : pendant que les scientifiques du GIEC révisent chaque année à la hausse leurs estimations climatiques, des équipes de phylogénéticiens envisagent sérieusement la fuite de laboratoire du SARS-CoV2. Sans parler des chercheurs qui constatent tous les jours comment leur quête désintéressée de connaissances se trouve transmuée en gadgets par le capitalisme triomphant et sa société d’hyper-consommation. Peut-il en être autrement ? L’incertitude sur ce qui nous arrive et va nous arriver dans les temps proches ne sont pas là pour rassurer la population, c’est le moins que le puise dire !

À quelque chose, malheur est bon. Le doute permet la remise en question de l’aura de prestige acquis par la « Science » : plus le vernis idyllique s’écaille, plus des personnalités du monde scientifique se rendent compte qu’au delà des promesses de miracles scientifiques (fin de la faim, mort de la mort…), ce qui se dessine dans les laboratoires est une science à deux faces, inséparables l’une de l’autre. Pollution et dépollution, création de nouvelles maladies et de nouveaux antidotes, propagation de nouvelles connaissances et concentration toujours plus forte des savoirs-pouvoirs aux mains des États, des armées et des grandes entreprises.

Puisqu’il est bon de douter de tout, la double ambition de ce colloque est donc de se demander :• Quelles sont les…

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Auteur: lundimatin