En Colombie, la situation est aussi glaçante que le silence qu’elle trouve à l’international, et particulièrement en France. Les voies qui s’élèvent contre la dissimulation des massacres à l’encontre du mouvement social trouvent peu de résonnance dans les colonnes des médias d’information, à part pour leur consacrer des chiffres froids et déshumanisants.
Depuis plus d’une semaine, les réseaux sociaux colombiens se sont transformés en une agonie continue. On y voit des manifestant·e·s qui fuient les tirs de la police dans des fuites effroyables, des personnes assassiné·e·s par des policiers en moto, des manifestant·e·s disparaitre avec la police dans des garages ou dans des camions non identifiés, et des parents qui pleurent leurs enfants, dans une souffrance inqualifiable. Pour se tenir informé·e·s de la situation sur place, suivre la page Primeralineacol, Brujas: La banda feminista, ou Guarrillerass. Les vidéos des violences policières sont souvent relayées par le compte Laverdadcolombia. Les vidéos d’appel à l’aide sont devenues omniprésentes, et seul leur nombre grandissant est aussi affolant que chacun de leurs contenus. Comment comprendre la violence de la répression en Colombie ? Avant de retranscrire la situation actuelle, nous revenons en quelques lignes sur le contexte politique dans lequel s’inscrit le mouvement social colombien.
Le Paro nacional et son contexte socio-politique
Depuis le 28 avril, le mouvement de Paro nacional s’élève contre la réforme fiscale du gouvernement d’extrême droite de Duque. Au milieu du pic le plus meurtrier de l’épidémie, le gouvernement pensait pouvoir mobiliser l’argument sanitaire pour délégitimer et empêcher les manifestations. La réforme visait à taxer les plus pauvres taxer les plus pauvres à travers l’augmentation de la TVA sur les produits de première nécessité, notamment l’essence ou les services funéraires. Avec un système de santé privatisé et une gestion de la crise sanitaire catastrophique, la Colombie est particulièrement touchée par l’épidémie du COVID 19. La situation économique est extrêmement violente : durant la pandémie, la proportion de la population sous le seuil de la pauvreté est passée de 33 à 42%.
En Colombie, la violence politique à l’encontre des opposants, des leaders sociaux et des mouvements sociaux est…
La suite est à lire sur: lepoing.net
Auteur: Le Poing