Combattre le capitalisme urbain

Logement, écologie, organisation du pouvoir, justice sociale, mobilité : les combats autour des enjeux urbains connaissent aujourd’hui une nouvelle vigueur. Ils ont en commun d’émaner de mobilisations qui mettent l’espace au cœur de la lutte pour l’émancipation, l’autonomie et les conditions de vie. Ce point commun ne doit cependant pas masquer le fait que la question spatiale, et en particulier la question urbaine, manque aujourd’hui d’une perspective politique radicale.

En réunissant vingt-quatre contributions, Tenir la ville tente de défricher un chemin, de tracer une feuille de route, que les rencontres autour du livre prolongeront.

Cet article est un condensé remanié de la conclusion du livre Tenir la ville. Luttes et résistances contre le capitalisme urbain, du Collectif Asphalte, qui vient de paraître aux Éditions les Étaques.

« Il fait froid dans nos HLM, mais nous on est chauds » / « Non aux expulsions » / « S’ils expulsent les potagers, on labourera le bitume » / « On ne veut pas être concertés, on veut décider » / « Non aux Zones à forte Exclusion »…

La conflictualité est permanente dans les espaces urbains : entre locataires et propriétaires, entre population et pouvoirs publics ou intérêts privés, entre acteurs de l’urbanisme eux-mêmes. Qu’elle emprunte les chemins de l’illégalité ou ceux de la négociation, elle engendre une multitude de résistances quotidiennes, individuelles ou collectives. Mais les luttes – moments où cette conflictualité surgit et conduit à un affrontement, quels qu’en soient le terrain et les modalités – sont assez rares. Et si, comme l’illustrent ces slogans, ces luttes existent, elles n’atteignent que rarement le seuil critique à même de faire de l’espace un enjeu et un clivage central des luttes politiques.

La ville, comme forme historique, peut sembler irrémédiablement abîmée tant dans sa forme physique – nappes…

La suite est à lire sur: www.contretemps.eu
Auteur: redaction