Combis antiradiations, pancartes… Des antinucléaires s'invitent dans le débat public

Paris, reportage

« Ça suffit cette mascarade, c’est lamentable ! » craque Angélique Huguin. La deuxième réunion de la Commission nationale du débat public (CNDP), portant sur le projet d’installation de nouveaux EPR, avait lieu mardi 8 novembre dans une salle austère au fin fond du 13e arrondissement parisien. La militante antinucléaire meusienne laisse exploser sa colère, se lève et balance rageusement des piles de tracts sur les tables : « La CNDP, vous êtes l’idiote utile d’un débat qui n’est pas un débat. Vous le savez très bien, tout est décidé d’avance. Vous allez débattre entre vous, dans un petit débat feutré, et tout va bien se passer… Vous jouez avec les générations futures ! » Elle claque la porte.

Dans la salle de réunion, les membres de l’assemblée restent cois. Certains secouent la tête d’un air désapprobateur, d’autres sont à deux doigts d’applaudir. La réunion reprend son cours, comme si rien ne s’était passé. « J’aurais aimé que la CNDP en arrive à un acte fort, un boycott de son propre débat. Il faudrait que tout le monde sorte de cette petite salle et que le débat se fasse dans la rue avec les gens », soupire Angélique Huguin. Elle n’est pas seule à penser de cette façon.

Une heure avant le début de la réunion publique, un rassemblement d’activistes antinucléaires de divers collectifs s’était formé dans la rue, devant les portes de la Maison des associations et solidarités où s’est déroulé l’événement. Des militants vêtus de combinaisons antiradiations se sont réunis, les bras chargés de compositions florales mortuaires. On pouvait y lire « Tchernobyl 1986 », « Fukushima 2011 » et « Penly 2035 » — le débat public porte en effet sur la construction de deux réacteurs nucléaires supplémentaires de type EPR2 dans l’enceinte de la centrale nucléaire de Penly, près de Dieppe, en Seine-Maritime (76).

D’autres sont arrivés avec de gros sacs poubelle floqués du symbole de la radioactivité pour représenter les déchets nucléaires, grands absents du débat proposé par la CNDP. « Adieu au nucléaire », « Poubelle par nature », « On n’en veut pas #piscinesnucléaires » affichent les larges banderoles déployées par les activistes. Quelques-uns tenaient également des pancartes en carton : « Civil ou militaire, le nucléaire tue ! »

Le débat public ou « le grand cirque de la concertation »

Ils ont parfois traversé la France pour participer à cette action symbolique : certains…

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Auteur: Scandola Graziani Reporterre