Commando de la fac de droit de Montpellier : récit d’une alliance entre notables et militants d’extrême-droite

Il y a trois ans, des militants d’extrême-droite expulsaient violemment des étudiants qui occupaient un amphi de la fac de droit de Montpellier pour protester contre la sélection à l’université. Le procès des assaillants aura lieu le 20 et le 21 mai au tribunal de grande instance de Montpellier.

22 mars 2018. Des milliers de lycéens et étudiants manifestent à Montpellier contre la sélection à l’université. Des centaines d’entre eux investissent la fac de droit pour une grande assemblée générale. L’occupation est votée. Sur place, le doyen Philippe Pétel bouillonne. Il avait bien prévenu Philippe Augé, président de l’Université de Montpellier, que c’était stupide d’autoriser une AG le jour d’une mobilisation nationale et alors qu’un squat est ouvert à deux pas de là. Une altercation éclate avec un prof énervé et des tampons faussement usagés sont brandis à la face du doyen pour réclamer l’accès aux toilettes. En fin d’après-midi lors d’une réunion de crise, Philippe Augé annonce au doyen que le préfet refuse de faire intervenir la police.

Assemblée générale à la faculté de droit de Montpellier le 22 mars 2018

Le soleil se couche, quelques dizaines d’occupants restent et un cercle de fidèles se forme autour du doyen au premier rang duquel figure Jean-Luc Coronel autoproclamé de Boissezon, royaliste assumé. Il appelle sa compagne Patricia Margand, candidate du FN aux dernières législatives. Elle répond à l’appel et rattrape des amis sur le parking du prestigieux château de Flaugergues, où elle vient d’assister à une réunion de la Manif pour tous et passe des coups de fil. Une fine équipe se forme.

Près de la fac se retrouvent Martial Roudier, militant de la Ligue du Midi condamné pour avoir poignardé un ado antifa, Jordi Vives Carceller, militant du même groupe et créateur du site identitaire Lengadoc-info, Thierry Vincent, retraité militaire, Mathieu Rolouis, jouteur sètois proche du FN, Thierry Puech et Jean N. L’objectif est clair : taper du gauchiste. Jordi reste à l’écart et Jean prétexte un mal de jambe pour s’extirper. Les autres s’entretiennent avec Philippe Pétel et Emilio Tedeschi, responsable du service technique et sécurité. Les occupants restants sont comptés, les agents de sécurité sont prévenus et les fidèles se tassent dans un coin. Avec Jean-Luc Coronel, le commando, en partie cagoulé et armé d’un taser et de bout de palettes, tabasse et expulse les occupants. Philippe Pétel et ses fidèles applaudissent….

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Auteur: Le Poing