Oscar Parviainen. — « Danseuse espagnole (Tango) », 1907.
Qui aurait pu imaginer qu’au pays des aurores boréales le tango deviendrait « danse nationale » ? Et que la Finlande serait un jour le pays où s’écrit, hors de l’Argentine, le plus grand nombre de tangos ? Comment est-on passé du tango en Finlande au tango made in Finlande ?
Comme d’autres pays au début du XXe siècle, la Finlande a absorbé les tangos argentins célèbres tels que La Cumparsita ou El Choclo. Mais elle en a, elle, développé une forme locale. Des chansons au romantisme exacerbé, loin de la syncope des rythmes originels, dont les paroles puisent dans l’environnement finnois (mer, nuit, saisons et pluie), associé à la nostalgie, à la mélancolie, au bonheur inaccessible. La Seconde Guerre mondiale et ses avatars inspirent également nombre de tangos. Peu à peu, comme le musette en France, le genre intègre le patrimoine finlandais, avec son folklore et ses références. Un genre de blues que l’on peut toujours écouter sur un juke-box de station service, au milieu d’une grappe de camionneurs arrêtés au cœur d’une forêt de bouleaux…
C’est au milieu des années 1930 que le tango affirme ses traits originaux, typiquement nationaux, et qu’il commence à s’éloigner des caractéristiques argentines. Éclate alors le talent de Toivo Kärki (1915-1992), « le père du tango finlandais », personnage haut en couleur qui dominera la musique populaire pendant de longues années. Né dans une famille de prédicateurs et de missionnaires, il reçoit en 1937 l’exaltante inspiration de l’orquesta tipica de Bernardo Alemany (1909-1973), entendu à l’hôtel Bristol d’Oslo. Il commence sa carrière de compositeur au début de la guerre, sur le front russe, imaginant une musique en mode mineur, porteuse à la fois de nostalgie slave, de valses russes et finlandaises, de marches allemandes, de tango argentin. Une…
La suite est à lire sur: blog.mondediplo.net
Auteur: