À la tête du Sirque depuis 2014, Martin Palisse fait vivre ce pôle national des arts du cirque en milieu rural comme une maison de création ouverte sur l’extérieur. Avec ses résidences artistiques à l’année et ses temps de diffusion, le lieu est un maillon important de la création circassienne contemporaine et de son partage avec un large public. Sa fragilisation économique à l’heure actuelle affecte l’ensemble d’un écosystème.
Quelle est la situation du Sirque, situé en région Nouvelle-Aquitaine, à l’approche de votre festival Multi-Pistes (du 12 au 16 août 2025) ?
Martin Palisse : Heureusement pour nous, la Nouvelle-Aquitaine fait partie des rares régions à ne pas avoir amputé le budget de la culture. Nous avons subi de petites coupes, notamment à l’endroit de l’éducation artistique et culturelle (EAC), qui finance les actions des structures en milieu scolaire, dont les crédits ont été rognés de 20 % sur le plan national et de 15 % au niveau des collectivités territoriales. De notre côté, c’est « seulement » une diminution de 10 % que nous avons à déplorer.
Nous vivons une situation d’étranglement.
Il n’empêche que nous vivons une situation d’étranglement. Les effets de l’inflation se font violemment ressentir et nous n’avons pas la possibilité de nouveaux financements. Je refuse également d’augmenter le prix de la billetterie, comme y sont contraints de plus en plus de lieux. Nous avons donc dû renoncer à un jour de festival. C’est-à-dire trois spectacles en moins par rapport aux années précédentes, ce qui, sur un total de 12 propositions, représente 25 %. C’est autant de travail en moins pour les équipes artistiques et techniques.
Ce contexte transforme-t-il les relations que votre équipe et vous entretenez avec les artistes ?
Je tente de rester très exigeant artistiquement, en soutenant à la fois…
Auteur: Anaïs Heluin